Ostéoporose : quels facteurs de risque, quels traitements ?

L'ostéoporose : un problème de santé publique
L'ostéoporose est une maladie qui touche majoritairement les femmes ménopausées (les femmes concernées perdent surtout de la matière osseuse dans les cinq premières années de ménopause), mais les hommes aussi peuvent être atteints.
Elle consiste en la décalcification progressive du squelette qui, par fragilisation, va un jour ou l'autre se casser, c'est la fracture.
Elle survient à l'improviste, sans aucune douleur prémonitoire. Lorsque l'on a eu une fracture d'ostéoporose, on peut s'attendre à d'autres fractures en cascade.
La première est souvent celle du poignet, vers 60 ans, puis un tassement des vertèbres, terme pudique pour désigner une fracture vertébrale, puis des fractures du col du fémur vers 75, 80 ou 85 ans.
Ostéoporose, douleurs et handicaps
L'ostéoporose est une maladie préoccupante car elle concerne beaucoup de femmes.
Et elles sont de plus en plus nombreuses avec l'augmentation de l'espérance de vie, à tel point que l'ostéoporose est devenue un véritable problème de santé publique.
C'est aussi une pathologie très grave parce qu'elle engendre des douleurs et des handicaps importants : on ne peut plus marcher correctement, on doit être opéré(e), on perd son autonomie, etc.
Globalement, un tiers des femmes victimes d'une fracture du col du fémur s'en sort, un tiers reste hospitalisé en long séjour et un tiers décède !
Ostéoporose : l'énorme part de la génétique
Nombre de femmes se croient protégées de l'ostéoporose parce qu'elles "boivent du lait et font du sport".
Mais c'est loin d'être suffisant, c'est beaucoup plus compliqué.
Le vrai déterminisme de l'ostéoporose est la génétique : 70% des facteurs de risque sont génétiques.
Les autres sont (liste non exhaustive) : le tabagisme, la prise de corticoïde, la consommation d'alcool, la ménopause non traitée, la ménopause précoce, etc.
Mais ils sont beaucoup moins importants que les antécédents familiaux, que notre patrimoine génétique.
Comment déterminer son propre risque d'ostéoporose ?
Pour contrer ce processus et éviter que ne survienne le pire, c'est-à-dire la fracture, la première chose à faire est d'essayer de déterminer son propre risque par rapport à cette maladie.
Il est nécessaire pour cela de passer une ostéodensitométrie (mesure du poids du squelette lequel est proportionnel à sa résistance aux fractures) et un interrogatoire portant sur les antécédents familiaux de fractures et les autres facteurs de risque (tabagisme, ménopause précoce ).
Muni de ces renseignements, le médecin pourra décider de la nécessité d'un traitement.
Quels sont les traitements contre l'ostéoporose ?
La plupart des femmes pensent que le traitement hormonal de la ménopause est le seul capable de prévenir l'ostéoporose.
C'est faux, l'arsenal dont on dispose aujourd'hui contre cette maladie s'est considérablement agrandi.
Il existe 5 catégories de traitements : le traitement hormonal de la ménopause, le raloxifène, les biphosphonates, le ranélate de strontium et le tériparatide.
Leur utilisation judicieuse peut permettre d'éviter des milliers de fractures chaque année. Il faut également savoir que depuis août 2006, ils sont remboursés par la Sécurité sociale en dehors de toute fracture (excepté le tériparatide qui reste un médicament d'exception et qui est remboursé s'il y a au moins deux fractures vertébrales), à condition seulement de présenter une faible densité osseuse et des facteurs de risque.
Le remboursement de l'ostéodensitométrie pour la plupart des femmes concernées est également effectif depuis août 2006.
Sources
* Le Dr David Elia est gynécologue, rédacteur en chef du magazine GENESIS, leader de la presse gynécologique, publie régulièrement dans les revues scientifiques et est l'auteur de plus de 35 livres grand public. Il a également créé un site internet à destination des femmes :www.docteurdavidelia.com Et enfin, le Dr David Elia est membre du comité scientifique d'e-sante.