5 effets du froid sur le corps

Publié par Audrey Vaugrente
le 6/02/2018
Maj le
4 minutes
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Alors que les températures descendent dans de nombreuses régions, E-Santé fait le point sur les effets de ce froid sur votre corps.

Les muscles se contractent

À peine le nez dehors, c'est la même rengaine. Les dents claquent, ponctuées de frissons et d'une chair de poule qui ne semble jamais céder. Ce sont les défenses thermorégulatrices qui s'activent pour défendre l'organisme contre le froid.

Cette hyperactivité des muscles remplit une fonction très précise : le métabolisme est augmenté grâce à cette réaction. Le corps, qui produit plus de chaleur, est capable de compenser la déperdition causée par les éléments extérieurs. Retardant, par la même occasion, l'arrivée de l'hypothermie.

Mais tous les individus ne sont pas égaux face au froid. Les personnes âgées, alcoolisées ou malades ont une réponse moins efficace. Leur organisme se montre donc moins résistant. Cette réaction est aussi limitée dans le temps, car elle fatigue fortement le corps.

Le sang s'épaissit pour protéger les organes

Lorsque les températures diminuent, le sang joue lui aussi un rôle pour nous protéger. L'ensemble du système vasculaire s'adapte aux éléments avec un même objectif : protéger les organes vitaux.

Les artères se rétractent de manière à limiter la déperdition de chaleur naturelle – c'est ce qu'on appelle la vasoconstriction. Dans le même temps, le fluide vital s'épaissit, favorisant la coagulation.

C'est à cause de cette réaction que les infarctus, thromboses et AVC se font plus fréquents par basses températures : les plaques d'athérome, sur la paroi des artères, se décrochent plus facilement dans ces conditions.

"Le nombre d’accidents cardio-vasculaires augmente en hiver et ces derniers sont responsables d’environ la moitié de la surmortalité à cette saison", explique le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue et présidente de la Fédération française de Cardiologie sur son site.

Comme le sang est plus épais, il dessert moins bien les extrémités qui deviennent pâles, froides et parfois bleutées. Lorsque l'exposition se prolonge, cela peut provoquer des engelures ou des gelures de gravité variable. Cela touche les pieds et les mains, mais aussi le nez, les oreilles ou encore les joues.

 

Le cœur travaille plus

Conséquence directe de cette activité artérielle intense, le cœur se met au travail. Il augmente la pression dans ces vaisseaux et accélère son rythme pour compenser l'épaississement du sang. Soumis à une demande accrue, il exige aussi plus.

"En hiver, la moindre activité physique demande un effort important au cœur, si bien que marcher dans le froid équivaudrait à courir un 100 mètres", illustre le Pr Claire Mounier-Vehier. Cet effort est nécessaire, mais peut déstabiliser des personnes souffrant de pathologies cardiaques.

Ainsi, les patients atteints de troubles du rythme cardiaque, d'angine de poitrine ou encore d'hypertension artérielle peuvent voir leurs symptômes ressurgir quand la température extérieure baisse.

Le corps se refroidit progressivement

Le corps a beau faire de son mieux, ses défenses sont parfois insuffisantes face au blizzard. Il se refroidit alors progressivement et entre en état d'hypothermie. Celui-ci peut avoir des conséquences sévères sur le cerveau, mais aussi le système cardio-vasculaire (troubles du rythme, saignements, etc).

Ce refroidissement se traduit d'abord par des frissonnements accrus lorsque la température interne passe à 35 °C. En dessous de ce seuil, le frisson recule pour disparaître à 32 °C. Dans le même temps, la lucidité diminue tout comme les fonctions physiologiques.

Lorsque la chaleur interne est inférieure à 31 °C, une perte de conscience se produit, la respiration est plus lente tout comme le rythme cardiaque. La mort survient généralement quand le corps est à 24 °C ou moins. Plus l'hypothermie est prononcée, plus le cerveau et le système cardiovasculaire se dégradent, avec un risque de séquelles à long terme.

La respiration est plus difficile

De manière indirecte, le froid agit aussi sur les poumons et les voies respiratoires. Les narines sont davantage sollicitées et demandent plus de sang. Cela peut provoquer une congestion.

L'air rafraîchi affecte aussi les muqueuses respiratoires. Ce qui peut favoriser les crises d'asthme, mais aussi les infections respiratoires. Il est donc recommandé aux personnes asthmatiques de porter une écharpe de s'en servir comme "sas" de réchauffement lorsqu'elles inspirent.

À noter que le froid peut aussi avoir un effet sur certaines maladies chroniques endocriniennes, comme le diabète et les troubles de la thyroïde. Il a tendance à produire des décompensations qui peuvent nécessiter une prise en charge médicale.

Sources

Froid et santé, note de position de l'Institut de Veille Sanitaire, 2010

Adaptation de l'organisme au froid et au chaud, Académie d'Orléans-Tours, consulté le 06 février 2018

Grand froid : réactions de l’organisme et personnes à risque, Assurance maladie, 13 mars 2017

Les températures chutent, protégez votre cœur, Fédération Française de Cardiologie, 6 décembre 2016

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