Insuffisance respiratoire chronique et oxygénothérapie
Conseils pratiquesQuelles sont les causes ? Quand consulter ?Que se passe-t-il lors de l'examen ?Quel est le traitement ?
Conseils pratiques
L'oxygénothérapie à long terme à domicile signifie une oxygénothérapie pendant au moins 15 heures par jour. Sa prescription nécessite une entente préalable. L'oxygène étant considéré comme un médicament, sa prescription et son conditionnement sont très strictement réglementés. La majorité des patients français peuvent être pris en charge par une des associations faisant partie de l'ANTADIR (Association Nationale pour le Traitement à Domicile de l'Insuffisance Respiratoire).
Quelles sont les causes ?
Une insuffisance respiratoire chronique (IRC) est définie comme une maladie d'origine respiratoire provoquant de façon permanente une diminution de l'oxygénation du sang ou un handicap. Plus de la moitié des IRC sont dues à des maladies qui gênent le passage de l'air dans les bronches. On les appelle maladies obstructives, parmi lesquelles on trouve la bronchite chronique, l'emphysème, l'asthme et la dilatation des bronches. Les autres maladies provoquent une fibrose des poumons ou une diminution de la force musculaire respiratoire (maladies neuromusculaires). Attention, une difficulté à respirer peut également avoir une origine cardiaque, mais on parle alors d'insuffisance cardiaque.
Quand consulter ?
La difficulté à respirer s'appelle « dyspnée ». On peut encore la définir comme une perception inconfortable de la respiration. C'est en soi un motif de consultation. La dyspnée peut être d'origine respiratoire (insuffisance respiratoire ) ou d'origine cardiaque (insuffisance cardiaque). Cette affection est souvent prise pour de la fatigue. Elle est plus ou moins ancienne, importante ou permanente. A un stade avancé, on peut noter une coloration bleue des lèvres ou des extrémités comme les doigts. Ce signe s'appelle une cyanose. Des sueurs ou de la somnolence peuvent aussi être un signe d'IRC. On pensera également plus facilement à une IRC si on est ou si on a été un gros fumeur ou un asthmatique.
Que se passe-t-il lors de l'examen ?
Le médecin généraliste réalisera une auscultation des poumons mais peut également faire pratiquer un examen respiratoire simple en faisant souffler dans un appareil en plastique qui contient une petite balle qui monte dans un tube en fonction du souffle. Une radiographie des poumons est ensuite faite pour rechercher la cause de l'IRC (par exemple recherche de grosses bulles d'air dans les poumons, signe d'emphysème). Afin d'évaluer avec précision les taux d'oxygène et de gaz carbonique dans le sang, on fait un prélèvement sanguin en piquant dans une petite artère du poignet. Enfin, les Explorations Fonctionnelles Respiratoires (EFR) permettent de mesurer avec précision les débits de l'air pendant son passage dans les bronches, ainsi que la capacité respiratoire mesurée en litres. Cet examen se fait dans des centres spécialisés et dans certaines cliniques et hôpitaux, en soufflant dans un appareil de mesure assez volumineux.
Quel est le traitement ?
Le premier traitement de l'insuffisance respiratoire chronique est bien sûr celui de sa cause (asthme par exemple). Pour les sujets très handicapées sur le plan respiratoire, on administre de l'oxygène au masque de façon quotidienne à domicile afin d'augmenter le taux d'oxygène dans le sang affaibli par l'IRC. Le renouvellement des bouteilles et la surveillance se font par l'intermédiaire du médecin généraliste ou du pneumologue et d'une association spécialisée. A part certaines structures privées, la plupart de ces associations sont regroupées dans une fédération nationale, l'ANTADIR (Association Nationale pour le Traitement à Domicile de l'Insuffisance Respiratoire). Ainsi, la survie des personnes insuffisantes respiratoire est prolongée. Pour les cas encore plus graves, il peut y avoir nécessité d'une assistance respiratoire externe ou interne (trachéotomie) par le biais d'une machine. Par ailleurs, il va sans dire que les IRC liées au tabagisme nécessitent un arrêt complet de celui-ci.