Migraine de l'adulte et de l'enfant, quelles différences ?

Les caractéristiques de la migraine de l'adulte
Chez l'adulte, le diagnostic de migraine utilise les critères de l'IHS (International Headache Society) : 5 crises d'une durée de 1 à 72 heures (sans traitement) présentant au moins deux des quatre caractéristiques suivantes :
- localisation unilatérale,
- pulsatile,
- intensité modérée à sévère,
- aggravée par l'exercice physique. Les crises s'accompagnent soit de nausées ou vomissements, soit de phono- ou photophobie (sensibilité exacerbée au bruit ou à la lumière), soit les deux, et d'une pâleur importante, éventuellement de douleurs abdominales et/ou de vertiges.
La migraine de l'enfant
Chez les enfants, la migraine est plus souvent frontale ou bilatérale. Elle devient unilatérale comme l'adulte à mesure que l'enfant grandit. La crise migraineuse peut s'accompagner de nausées, mais dans un cas sur deux seulement. Les vomissements se manifestent lors d'une crise sur trois environ et les vertiges une fois sur deux. Enfin, une aura (troubles visuels, sensitifs ou auditifs) est possible, comme chez l'adulte lors de migraine dite avec aura. Les facteurs déclenchants de la crise migraineuse sont multiples : bruit, lumière, chaleur, transport, choc sur la tête, etc. La migraine peut aussi être favorisée par l'effort sportif ou le manque de sommeil. Enfin, elles peuvent être d'origine psychologique : stress, émotion, anxiété.
Quel est le traitement de la migraine chez l'enfant ?
Le traitement de la crise repose sur la prise d'un anti-inflammatoire, l'ibuprofène (à partir de l'âge de 6 mois), à la dose de 10 mg/kg, sans dépasser 30 mg/kg/jour. À partir de 6 ans, si l'ibuprofène n'est pas efficace, il est possible de recourir à un triptan (médicament spécifique contre la migraine) : le sumatriptan, sous forme de spray nasal (une pulvérisation par narine). Pour en bénéficier, il est impératif de consulter son médecin. Lui seul jugera de l'opportunité de lui prescrire ce type de médicament. Lorsque des facteurs psychologiques sont soupçonnés, il est intéressant de mettre en place un traitement de fond reposant sur des méthodes de relaxation. Cette piste est vraiment à explorer.
Sources
Impact médecine, Santé des enfants, 18 septembre 2008.