Publié par Audrey Gast
le 16/07/2015
4 minutes
Autre
Les feuilles d’ortie (Urtica dioica) sont riches en vitamines et en minéraux. Elles sont recommandées en cas de douleurs articulaires et rhumatismales, pour les phanères (ongles et cheveux) cassants et fragiles, ainsi que pour les peaux sujettes à imperfections. Les racines d’ortie sont parfois utilisées en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate.

L’ortie, répandue et piquante

L’ortie est surtout connue pour ses feuilles munies de poils qui déclenchent des démangeaisons semblables à des brûlures au moindre contact. Elle doit d’ailleurs son nom latin à ses piqures urticantes. L’ortie est très répandue dans les régions tempérées ; on la trouve dans les zones incultes, le long des chemins ou dans les jardins. Le purin d’ortie est apprécié des jardiniers comme fertilisant et antiparasitaire.

Déjà connue de Disocoride (médecin grec, 1er siècle) qui la conseillait pour les blessures et les saignements, l’ortie est aujourd’hui utilisée en phytothérapie pour ses propriétés reminéralisantes et astringentes.

Les feuilles d’ortie reminéralisantes

Reminéralisantes, les parties aériennes de l’ortie sont riches en minéraux, en oligo-éléments ainsi qu’en vitamines. Elles contiennent de grandes quantités de vitamine C, de provitamines A, de fer ainsi que du zinc et de la silice. L’ortie contient également de l’acide folique (vitamine B9). La diversité de ses composants en fait un excellent tonique en cas de fatigue et explique son utilisation traditionnelle dans les problèmes de cheveux et d’ongles cassants (présence de vitamines du groupe B et silice). Sa renommée en lotion pour favoriser la pousse des cheveux n’est plus à faire.

Anti-inflammatoires et diurétiques

Les feuilles d’ortie sont également recommandées en cas de douleurs rhumatismales car elles possèdent des propriétés anti-inflammatoires et contiennent de la silice. En effet, la silice est recommandée pour stimuler la production de collagène dans les os et les cartilages permettant ainsi de lutter contre les douleurs articulaires.

Les feuilles d’ortie sont également diurétiques. Elles sont recommandées par L’ESCOP (« European Scientific Cooperative on Phytotherapy ») en cas de douleurs rhumatismales et d’inflammation urinaire. L’EMA (l’Agence européenne du médicament) reconnaît l’usage traditionnel des feuilles d’ortie comme « traitement diurétique pour augmenter le volume d’urine notamment en cas d’infection urinaire mineure » et « pour soulager les douleurs articulaires ». Et la commission E (commission allemande de phytothérapie) comme « traitement complémentaire des infections et des calculs urinaires ».

Astringentes

Les feuilles d’ortie sont aussi astringentes et dépuratives, on les recommande donc pour les peaux grasses, contre l’acné et les dermatoses type eczéma et psoriasis. La présence de zinc est bénéfique pour les peaux à problèmes. L’EMA reconnaît l’usage traditionnel de l’ortie contre la séborrhée (peau grasse, excès de sébum).

On recommande parfois les feuilles d’ortie en cas de diabète pour faire baisser la glycémie.

Les racines d’ortie

Les racines d’ortie sont utilisées en phytothérapie pour leurs propriétés diurétiques. Elles font l’objet d’études scientifiques (souvent en association avec d’autres plantes comme le palmier nain ou les pépins de courge) sur les troubles de la miction associés à l’hypertrophie bénigne de la prostate. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît comme « cliniquement établie » l’utilisation des racines d’ortie « dans le traitement des problèmes de miction liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate légère à modérée ». L’ESCOP et la commission E reconnaissent également cet usage.

Comment consommer l’ortie ?

Les pousses d’ortie sont comestibles crues ou cuites et se cuisinent très bien. Si vous consommez les jeunes pousses en salade, pensez à les faire tremper pour éviter le côté urticant.

La haute teneur en chlorophylle de l’ortie en fait un colorant vert naturel utilisé dans l’industrie alimentaire.

Il est également possible de préparer des infusions à bases de feuilles, de préférence séchées pour éviter les brûlures des feuilles fraiches. Compter entre 30 g et 60 g de feuilles par litre d’eau bouillante. Laissez infuser 10 minutes. À boire 3 fois par jour. Les racines se préparent en décoction à raison de 30 g à 60 g par litre d’eau.

Vous trouverez dans le commerce des gélules à base d’extraits secs normalisés de feuilles ou de racines. On trouve également dans certaines boutiques spécialisées du jus d’ortie.

Pour les plus courageux, les feuilles fraiches sont traditionnellement utilisées en friction contre les rhumatismes, directement sur la partie concernée.