Publié par Audrey Gast
le 22/06/2015
3 minutes
Autre
L’harpagophytum (Radix harpagophytum procumbens) est une plante majeure pour soulager les douleurs articulaires liées à un phénomène inflammatoire, comme dans le cas de l’arthrose ou plus généralement, des « rhumatismes ».

Une plante rampante africaine

Souvent appelé « griffe du diable » en référence à ses fruits munis de griffe, l’harpagophytum est une plante rampante originaire du sud du continent africain. Ses fleurs rose-violette se rencontrent sur les sols sablonneux et les terres incultes du sud de l’Afrique (Namibie, région du Kalahari…). On la trouve parfois sous la dénomination d’harpagophyton.

L’harpagophytum est traditionnellement utilisé par différentes tribus d’Afrique comme tonique, antidouleurs en cas d’arthrite et de rhumatismes et contre les troubles digestifs.

Introduites en Europe dans les années cinquante, les racines secondaires sont aujourd’hui utilisées en phytothérapie pour leurs propriétés anti-inflammatoires et donc antalgiques.

La plante des articulations

L’harpagophytum est considérée comme un excellent anti-inflammatoire naturel. Il est fréquemment utilisé pour soulager les douleurs des articulations notamment celles liées à l’arthrose, aux rhumatismes ou à la polyarthrite rhumatoïde. Son intérêt dans le traitement des manifestations douloureuses liées aux articulations est maintenant bien établi même si le mécanisme d’action exact reste à définir et si, parmi tous ses composants, un principe actif unique n’a pu être clairement isolé.

La polyarthrite rhumatoïde nécessite un diagnostic et un suivi médical.

Les racines de griffe du diable contiennent notamment des iridoïdes dont l’harpagoside qui serait à l’origine des effets anti-inflammatoires et antalgiques de la plante. On le recommande également contre les douleurs lombaires, musculaires ou en cas de tendinite (chez les sportifs notamment).

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît comme « cliniquement établi » l’usage de l’harpagophytum pour traiter la « douleur associée à des conditions rhumatismales ». L’ESCOP (coopération scientifique européenne de phytothérapie) et la Commission E valident également cet usage.

On utilise parfois l’harpagophytum pour soigner les douleurs et les troubles digestifs. Ce qui le différencie des médications antirhumatismales allopathiques classiques qui sont en général gastro-toxiques.

L’harpagophytum en pratique

Il est possible de le consommer en décoction bien que le goût soit très amer. Compter 4 cuillères à café pour un litre d’eau. Porter à ébullition 3 minutes et laisser macérer une nuit entière. Il peut aussi être utilisé en infusion, notamment contre les douleurs digestives.

On le trouve plus fréquemment en extraits secs sous forme de gélules ou d’ampoules. Pour la posologie, il est préférable de se reporter aux indications des fabricants. Pensez à vérifier la teneur en harpagoside. L’Agence européenne du médicament recommande une dose journalière de 1,35 g de « substance végétale en poudre » répartie en trois prises. L’harpagophytum entre également dans la composition de pommades destinées aux articulations douloureuses.

L’harpagophytum peut être associé avec d’autres plantes pour optimiser ses effets. Le lithothamne viendra ainsi compléter un traitement de fond pour les rhumatismes. Contre l’arthrose liée à l’ostéoporose, les vertus reminéralisantes de la prêle viendront compléter son action. La griffe du diable peut être associée au cassis, également efficace contre les douleurs articulaires ; l’action de l’écorce de saule, à vertu antalgique, réalise aussi une synergie remarquable.

L’harpagophytum est déconseillé aux femmes enceintes car il aurait une action sur les contractions de l’utérus. On le déconseille également en cas d’insuffisance rénale.

L’harpagophytum étant une plante sauvage, sa cueillette pose un problème de surexploitation. On parle parfois de la scrofulaire, de la reine des prés (ou spirée), comme alternatives.