Chardon-Marie
Le Chardon-Marie, plante et légume
Grand chardon pouvant atteindre un mètre cinquante, le chardon-Marie doit son nom à la Vierge Marie qui, selon la légende, aurait laissé goutter un peu de son lait sur la plante près de laquelle elle allaitait Jésus. Le chardon-Marie lui devrait ainsi ses nervures blanches très caractéristiques.
Le chardon-Marie donne en été une fleur pourpre arrondie entourée d’épines, on le rencontre fréquemment sur les terrains incultes et aux bords des chemins des régions méditerranéennes.
Le chardon-Marie peut être préparé à des fins culinaires : les racines et les jeunes pousses se consomment comme légumes et le bourgeon floral peut se cuisiner comme celui des artichauts.
Il est fréquemment utilisé en phytothérapie pour ses graines (akènes) aux vertus hépato protectrices et hépato régénératrices.
Une utilisation historique
Connu dès l’Antiquité, le chardon-Marie était déjà utilisé pour traiter les problèmes de foie. Plus tard, on lui attribua des vertus pectorales et contre les « maladies de la mélancolie ». Le chardon-Marie fut également consommé en cas d’aménorrhée, de varices et de constipation. Le chardon-Marie est aussi considéré comme favorisant la lactation.
La plante du foie
De nos jours, le chardon-Marie est la plante du foie et des troubles qui y sont associés. Ses graines contiennent de la silybine, de la silychristine et de la silydianine, trois substances rassemblées sous le terme de silymarine.
La silymarine est considérée comme la substance active responsable des bienfaits de la plante sur le foie. Elle a fait l’objet de nombreuses études scientifiques qui ont notamment mis en avant ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et protectrices sur le foie.
Le chardon-Marie est donc utilisé en prévention et en traitement des affections liées à cet organe : hépatite (inflammation du foie) quelle qu’en soit la cause, ictère, intoxication et même cirrhose (intoxication alcoolique ou non). Il stimule le renouvellement du foie, le protège des substances toxiques.
L’OMS reconnaît l’utilisation du chardon-Marie comme « traitement adjuvant en cas d'hépatite aiguë ou chronique et de cirrhose induite par l'alcool, les drogues ou les toxines ». Elle reconnaît son utilisation traditionnelle comme « traitement des troubles dyspeptiques et des calculs biliaires ». La commission E lui attribue les mêmes usages.
En cas d’ingestion d’amanite phalloïde, les médecins utilisent une substance élaborée à partir de chardon-Marie pour lutter contre l’intoxication.
Le chardon-Marie fait actuellement l’objet de recherches pour ses bienfaits supposés sur le contrôle de la glycémie. Des études tendent à démontrer des effets positifs du chardon-Marie sur le diabète de type 2 (1).
Le chardon-Marie en pratique
Les actifs du chardon-Marie étant peu solubles dans l’eau, on utilise généralement des préparations (sous forme de gélules ou de comprimés) à teneur normalisée en silymarine.
Il est cependant possible de préparer les graines en décoction pour traiter les troubles digestifs et biliaires. Versez 150 ml d’eau bouillante sur 1 à 2 cuillères à café de graines. Laissez bouillir 10 min, infuser 15 min et buvez 3 à 4 fois par jour. Vous pouvez également consommer directement les graines (en boutiques spécialisées) : 1 à 2 g par jour avant les repas.
En cas de « crise de foie », il est possible d’associer le chardon-Marie à d’autres plantes reconnues pour favoriser le drainage hépatique ou cholérétique comme le pissenlit, la fumeterre, l’artichaut ou encore la menthe poivrée. À consommer en tisane.
Pour les affections du foie, les doses quotidiennes recommandées sont de 12 à 15 g de graines séchées et de 200 à 400 mg de silymarine.
Clin d’œil : le chardon-Marie copain de fêtes
Une cure avant et après quelques excès évitera des lendemains douloureux marqués par un mal de tête en casque et la gueule de bois.
Pourquoi ne pas consommer les jeunes feuilles fraîches en salade de printemps avec du pissenlit ? C’est excellent pour relancer un foie sortant de l’hiver : un vrai nettoyage de printemps !
Les maladies du foie nécessitent une consultation et un suivi médical.