Maux de ventre : est-ce une diverticulite ?

Méconnue, elle peut pourtant donner lieu à une diverticulite, une complication aux conséquences parfois graves.
Quels signes peuvent évoquer une diverticulite ?
Diverticulose : quand l’intestin se ride
Et si notre peau n’était pas la seule à se rider face aux assauts du temps qui passent ? Nos intestins vieillissent également. Avec les années, de petites poches, les diverticules, peuvent en effet se former sur la paroi du côlon, comme autant de petites rides. C’est ce qu’on appelle la diverticulose.
Bien qu’elle soit méconnue, la diverticulose est particulièrement fréquente, en particulier dans les pays industrialisés. Une alimentation pauvre en fibres dans nos pays a en effet progressivement favorisé son apparition dans la population.
Après 50 ans, une personne sur trois est concernée par une diverticulose.Et cette proportion augmente avec l’âge ! Elle touche en effet 50 % des plus de 70 ans et 66 % des plus de 85 ans.
Diverticulite, complication de la diverticulose
La diverticulose est bénigne et asymptomatique (elle ne présente aucun symptôme). Elle est d’ailleurs le plus souvent détectée par hasard à l’occasion d’un examen réalisée pour d’autres raisons, une coloscopie par exemple.
Mais les diverticules peuvent également s’infecter ; c’est la diverticulite !
30 % des personnes souffrant de diverticulose présenteront un jour une telle complication.
En cas de diverticulite, l’infection est généralement localisée à la paroi du gros intestin mais elle peut également atteindre le péritoine, la membrane qui tapisse l’abdomen, et donc provoquer une péritonite. Il s’agit dans ce dernier cas d’une urgence chirurgicale.
Les symptômes de la diverticulite
La diverticulite se manifeste généralement par des douleurs abdominales dans le bas du ventre à gauche, un peu comme pour une appendicite mais de l’autre côté de l’abdomen. Les douleurs évoluent généralement crescendo et peuvent s’accompagner d’un peu de fièvre, de nausées ou d’une perturbation du transit intestinal.
Diverticulite : quels traitements ?
Analyse sanguine et scanner permettent de juger de la gravité de l’infection et donc de déterminer la suite de la prise en charge.
Dans la majorité des cas la prise d’antibiotiques à la maison pendant 7 à 10 jours avec un régime alimentaire adapté sans résidu strict – donc pas de fruits et légumes – pendant deux semaines est suffisant.
Si aucune amélioration ne survient dans les 48 heures, si la personne est dans l’impossibilité de s’hydrater correctement ou si la diverticulite évolue vers une péritonite, l’hospitalisation peut s’avérer nécessaire, voire une intervention chirurgicale en urgence.
Diverticulite : gare à la récidive
En l’absence de traitement chirurgical, la diverticulite récidive dans 13 à 41 % des cas.
Ce risque a des conséquences pour les personnes qui ont des antécédents de diverticulite :
- La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou encore de médicaments corticostéroïdes peut accroître le risque de récidive.
Leur utilisation doit être discutée avec le médecin.
- Une alimentation riche en fibres prévient les récidives et est donc conseillée.
- Une intervention chirurgicale peut éventuellement être envisagée afin de limiter le risque de récidives lorsqu’une personne a moins de 50 ans et a déjà présenté plusieurs cas de diverticulite, en particulier si ces diverticulites étaient d’emblée compliquées.
Sources
Merci au Dr Frédéric Flamme, gastro-entérologue au CHU Ambroise Paré à Mons.
Sources : Bourreille A., Montravers P., Boyer J., Schmit J-L., Teillet L., Loiseau D. Complications de la diverticulose colique : Recommandations. Gastro-entérologie Clinique et Biologique. 2007 ; 31 : 3S21-3S26.