Maladies du foie : en augmentation chez l’enfant
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NASH, le surpoids n’est pas le seul coupable

  • Les facteurs de risque dits métaboliques (surpoids, obésité, pré-diabète ou diabète) ne sont pas les seuls impliqués. Sans pour autant être en surpoids ou diabétique (plutôt dans ce cas chez les adultes avec un diabète de type 2), l’alimentation (l’excès de fructose, les conservateurs, les graisses saturées) peut conduire à une NASH en favorisant un état pré-diabétique chez l’enfant.
  • Des facteurs génétiques interviennent également dans l’atteinte du foie : la stéatose métabolique est plus fréquente chez les parents d’enfants obèses ou entre jumeaux obèses. Plusieurs gènes de susceptibilité (celui de l’adiponutrine/PNPLA3) sont fortement associés à la stéatose.

Pr Lawrence Serfaty : « Des facteurs liés à l’hôte lui-même comme la flore intestinale (ensemble de micro-organismes dont des bactéries) interviennent. En effet, des enfants obèses avec une NASH ont un microbiote intestinal différent d’enfants obèses sans NASH. L’inflammation chronique retrouvée dans le diabète et l’obésité serait alimentée par le microbiote intestinal. Une forte proportion de graisses dans l'alimentation augmente la proportion de certaines bactéries (à Gram négatif) qui produisent des molécules inflammatoires (lipopolysaccharide) au niveau local puis, après passage de ces molécules dans la circulation sanguine, dans le foie, le tissus adipeux, le muscle… L'inflammation à bas bruit s'installe dans ces tissus de façon chronique.

En parallèle, il a été suggéré que le microbiote intestinal serait à l’origine d’une production d’alcool qui pourrait également jouer un rôle dans les atteintes hépatiques observées chez des enfants obèses ».

Petite perte de poids, gros effet sur la NASH

Plusieurs essais thérapeutiques évaluant de nouvelles molécules potentiellement efficaces dans la maladie du foie NASH chez l’adulte et quelques-uns chez l’enfant sont attendus d’ici à trois ans (avec l’acide obéticholique, le GFT505 et même une molécule antidiabétique, le liraglutide).

En attendant, la bonne nouvelle est que la situation est réversible et qu’il suffit de perdre un peu de poids pour obtenir une forte diminution de la graisse hépatique mais aussi de la résistance à l’insuline, premier pas dans la maladie diabétique. La perte de poids permet une réversibilité de la maladie hépatique, c’est-à-dire de l’inflammation et des lésions hépatiques.

Encore plus chez l’enfant, le mot-clé est "prévention". Sodas et sodas light, régimes riches en graisses saturées et en cholestérol sont toxiques pour le foie, au contraire des graisses insaturées, des fibres et des vitamines C et E.

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Source : D’après un entretien avec le Pr Lawrence Serfaty, hépatologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris), organisateur du Paris NASH Symposium du 30 juin au 1er juillet à l'Institut Pasteur.