Mais pourquoi fait-il des cauchemars ?

Publié par Dorothée Blancheton
le 14/03/2012
Maj le
5 minutes
jolie fille asiatique qui dort profondément
Autre
Il se réveille en pleurs à cause d’un monstre ou d’une sorcière qui hante ses nuits. Les cauchemars de votre enfant vous mènent la vie dure. Suivez nos conseils pour apaiser ses angoisses.

Les cauchemars : une phase constructive

Tout le monde fait des cauchemars. En particulier, les enfants entre 2 et 6 ans qui découvrent les mondes extérieurs et intérieurs. Les cauchemars se produisent pendant le sommeil paradoxal, très profond, vers la fin de la nuit.

« Le cauchemar met en scène l’angoisse fondamentale enfantine de séparation, de destruction. […] Le cauchemar permet à l’enfant d’exprimer ses peurs tout au long de son développement », selon Lyliane Nemet-Pier, psychologue clinicienne.

« Un enfant qui fait souvent des cauchemars n’a pas nécessairement de problèmes émotionnels. Des expériences stressantes et des périodes d’adaptation, comme l’entrée à l’école, le démarrage de la gestion autonome des déchets ou la livraison d’une autre unité (l’arrivée d’un bébé, Ndlr) peuvent provoquer des cauchemars, ainsi que des peurs ou des angoisses », note Brett R. Kuhn, professeur de pédiatrie dans "Mode d’emploi de mon enfant".

Comment agir : Quand l’enfant a fait un cauchemar, Stephan Valentin, docteur en psychologie, recommande d’allumer une petite lumière dans sa chambre, de le prendre dans ses bras et de le consoler. Avec lui, il est possible de vérifier qu’il n’y a rien sous le lit, mais rapidement, pour éviter que cela ne devienne obsessionnel. Il convient aussi de demander à l’enfant de quoi il a rêvé pour mieux le rassurer ou même lui demander d’en faire un dessin pour exorciser sa peur. « Demandez à votre enfant de déchirer le dessin et de le jeter. Il peut dire en même temps : “Je n’ai pas peur de toi !” »

Les terreurs nocturnes

Celles-ci interviennent généralement une à trois heures après que l’enfant s’est couché. Elles se caractérisent par une grande agitation parfois ponctuée de cris alors que l’enfant dort profondément. Les terreurs nocturnes apparaissent souvent chez l’enfant qui s’est couché trop tard, n’a pas eu son quota de sommeil.

Elles sont également déclenchées quand l’enfant est malade, prend des médicaments, ou dort dans un environnement bruyant. Le lendemain, l’enfant n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé.

Cauchemar de l'enfant : un trouble à traiter

Si les cauchemars persistent, sont de plus en plus fréquents, que l’enfant présente un sommeil agité et pleure longtemps, c’est peut-être qu’un souci en particulier le perturbe.

« L’enfant garde en lui une peur qu’il n’ose pas communiquer durant la journée et peut retrouver dans ses cauchemars cette angoisse symbolisée », explique Charlotte Mareau, docteur en psychologie.

« Un enfant qui cauchemarde souvent est un enfant qui redoute le sommeil, qui peut être tendu, anxieux. […] La situation est rapidement épuisante pour les parents qui, à force d’être tout aussi fatigués, risquent d’être de moins en moins disponibles pour leur enfant », poursuit la spécialiste.

Comment agir : : Si un événement semble gêner l’enfant et parasiter son sommeil et qu’il n’est pas soulagé après en avoir parlé à ses parents, la situation peut devenir pesante. Il est alors préférable de s’adresser à son médecin de famille ou d’opter pour une prise en charge psychologique basée sur des consultations parents-enfant.

« Une consultation, seul avec un thérapeute, peut également assister l’enfant, résoudre son anxiété et lui permettre d’aborder sans peur tous les sujets qui l’angoissent », préconise Charlotte Mareau. L’intervention de cette tierce personne peut aider l’enfant à se confier pour retrouver des nuits calmes.

Le saviez-vous ?

83 % des pères déclarent se lever sans que cela ne leur pose de problème lorsque leur enfant fait un cauchemar la nuit. Les mères estiment que 56 % des pères seulement le font réellement.

Source : Sondage « Les nouveaux pères sont-ils des pères idéals ? », Ipsos 2004.

Nos outils contre les cauchemars :

  • Monsieur Papeur :

    Prenez une vieille chaussette et personnalisez-la en cousant des boutons pour lui faire des yeux, faites- lui une bouche avec de la laine et voici Monsieur Papeur, le gardien des belles nuits. Passez votre main dans la chaussette pour en faire une marionnette. Présentez-la à votre enfant et demandez-lui de dessiner ce qui lui fait peur puis de mettre le petit dessin dans la chaussette. Refermez la chaussette avec un joli ruban. Votre enfant peut dormir tranquillement, ses cauchemars ont été avalés par Monsieur Papeur.

  • La photo réconfort :

    Demandez à votre enfant d’imaginer un moment où il se sent bien et rassuré (par exemple : dans les bras de ses parents, quand il joue au ballon dans le jardin…). Prenez ensuite une photo de ce moment si cela est possible et placez-la sous l’oreiller de votre enfant s’il en a un ou sur sa table de chevet. Dites-lui que dès que la peur commencera à l’envahir il devra se souvenir qu’il est protégé par cette photo qui agira comme un talisman.

  • L’attrapeur de rêve :

    Tout droit venu de la culture amérindienne, l’attrapeur de rêve est un objet constitué de fils tendus à la manière d’une toile d’araignée et de cordelettes au bout desquelles sont cousues des plumes. En son centre, on trouve un rond qui laisse passer les rêves tandis que les fils de la toile retiennent les cauchemars. L’attrapeur de rêve se place à côté d’une fenêtre afin que la lumière du soleil levant détruise les cauchemars recueillis dans la nuit. Expliquez cette histoire à votre enfant pour qu’il se sente en sécurité. Les enfants peuvent fabriquer eux-mêmes le mobile avec leurs parents.

  • La poudre magique :

    Reprenez l’idée de l’ouvrage Le livre anti-cauchemar de Pénélope. Dans celui-ci, pour chasser les mauvais rêves, le papa de Pénélope dépose au cours d’un petit rituel de la poudre dorée magique sur le bout du nez, le front et les yeux fermés de sa fille. À votre tour de l’imiter en vous équipant d’un fard à paupières doré, par exemple, à déposer en très légères touches sur son visage. Et enrobez ce rituel en expliquant à votre enfant que cette poudre a des pouvoirs magiques et que sa belle teinte dorée illumine la nuit et chasse ainsi tous les horribles cauchemars.

À lire…

Pour moi :

  • Peur du noir, monstres et cauchemars de Lyliane Nemet-Pier et Françoise Devillers, Albin Michel
  • Les troubles du sommeil et les colères de l’enfant de Charlotte Mareau, Studyparents
  • Les angoisses chez l’enfant de Stephan Valentin, Jouvence

Pour lui :

  • Le livre anti-cauchemar de Pénélope Anne Gutman et Georg Hallensleben, Gallimard
  • Toc ! Toc ! Qui est là ? de Sally Grindley, L’École des loisirs

Sources

www.psychoenfants.fr

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