Lumbago, lombalgie aiguë, un mal de dos très douloureux

Publié par Carolina Gelitti
le 7/08/2001
Maj le
4 minutes
femme ayant la douleur de la taille - la douleur du corps
Episodes le plus souvent sans gravité mais très douloureux, les lombalgies aiguës ou lumbagos se résolvent en moins de dix jours à l'aide de paracétamol et d'un peu de repos. Il faut cependant savoir reconnaître les rares cas où une consultation médicale est indispensable.

Reconnaître une lombalgie aiguë

Une lombalgie aiguë est une douleur lombaire récente, qui dure depuis moins de trois mois (selon la définition internationalement admise), atteint le bas du dos ou parfois le haut des fesses, et descend parfois le long d'une ou des deux cuisses, sans jamais dépasser le niveau des genoux (si cette douleur descend plus bas que le genou, on parle de lombo-sciatalgie ou de douleur sciatique).

Le mot aigu signifie seulement "récent", mais souvent, les douleurs lombaires surviennent brutalement, à l'occasion d'un effort (par exemple en essayant de soulever un poids), et sont très violentes, donnant l'impression d'une maladie grave (on parle alors parfois de lumbago).

Lombalgie aiguë : une disparition le plus souvent rapide

L'impression de maladie grave ressentie en raison de la violence de la douleur lombaire est heureusement une fausse impression. Les maladies graves qui provoquent une douleur lombaire aiguë sont très rares.

En l'absence de signe de suspicion d'une maladie grave, et si votre douleur lombaire est d'apparition très récente (moins de dix jours), il est inutile de consulter un médecin (à moins que vous ayiez besoin d'un arrêt de travail), et vous pouvez vous soigner seul. En effet, malgré une douleur souvent brutale et intense, rendant parfois difficile le lever du lit, et accompagnée d'une grande raideur du bas du dos, la douleur cède plus de 9 fois sur 10 en moins de deux semaines (le plus souvent en moins de 24 heures et sinon moins d'une semaine), à l'aide d'un traitement par paracétamol et d'un peu de repos.

En revanche, le risque d'avoir un nouvel épisode de lombalgie dans les mois qui suivent est élevé. Dans certaines études, plus d'un patient souffrant de lombalgie aiguë sur trois a eu une nouvelle crise douloureuse lombaire dans les douze mois.

Dans tous les cas, au moindre doute et en présence d'autres symptômes, il ne faut pas hésiter à soliciter son médecin.

En cas de lombalgie aiguë : savoir se traiter efficacement et sans danger

Le traitement de la lombalgie aiguë repose essentiellement sur le paracétamol. L'efficacité des autres médicaments courants contre la douleur (l'aspirine et anti-inflammatoires) ne semble pas supérieure, alors que leurs effets indésirables (en particulier digestifs) sont fréquents.

Les myorelaxants (décontractants musculaires) peuvent aussi être recommandés. Demandez conseil à votre pharmacien.

En cas de lombalgie aiguë, évitez le repos absolu au lit

La douleur lombaire limite les mouvements et oblige à se reposer. Mais il est inutile et même néfaste de garder le repos au lit. Mieux vaut rester au fauteuil, et maintenir une activité autant que possible. En effet, il a été démontré que les patients à qui des médecins ont recommandé le repos au lit ont guéri moins vite !

C'est moins surprenant qu'il y paraît, car le repos au lit provoque assez rapidement une fonte musculaire, et avoir de bons muscles est une condition essentielle pour le bon fonctionnement de la colonne vertébrale.

Une consultation médicale peut cependant être utile en cas de douleur lombaire

Essentiellement si vous êtes dans une situation à risque de maladie grave, si la douleur lombaire ne s'améliore pas nettement au bout de dix jours, si vous êtes atteint de fréquents épisodes de lombalgie, ou si vous avez l'impression que votre travail est la cause de vos lombalgies. Dans certains cas, votre médecin pourra vous prescrire des séances de kinésithérapie ou d'ostéothérapie, utiles pour accélérer la guérison.

Enfin, si votre douleur, trop invalidante, vous empêche de prendre les moyens de transports, ou bien d'assurer vos fonctions professionnelles, votre médecin peut vous prescrire un arrêt de travail.

Au moindre doute, des examens complémentaires peuvnet être nécessaires pour identifier la cause.

Sources

"Interrogatoire et examen clinique dans les lombalgies et lombosciatiques récentes" Prescrire 1997, 17 (178) : 753-760.

"Traiter les lombalgies bénignes de l'adulte" Prescrire 1997, 17 (173) : 349-356.

"Kinésithérapie chez les lombalgiques" Prescrire 1999, 19 (197) : 523-527. Association française pour la recherche en kinésithérapie (Afrek)

"Prise en charge kinésithérapique du lombalgique, 2e conférence de consensus, Paris -13-14 novembre 1998

Kinésithérapie scientifique Hors série, février 1999, 348 pages.

Antalgiques, antipyrétiques et antispasmodiques in "GNP, Encyclopédie pratique du médicament 1999", Editions du Vidal, Paris 1998 : 101-144.

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