Le ras le bol des infirmières

Publié par Dr Philippe Presles
le 25/06/2002
Maj le
2 minutes
La France manque d'infirmières. Les infirmières en poste sont stressées. Essayons de comprendre ce qui se passe avec Guy Isambart, Trésorier de l'Association de Recherche en Soins Infirmiers. (ARSI : www.arsi.asso.fr)

e-sante : Les infirmières sont dans la rue. La pénurie des effectifs devient réelle. La profession est-elle en crise ?

Guy Isambart : Oui, la profession, comme notre société, est en crise car elle n'a pas su se faire entendre quand elle demandait d'augmenter les quotas et cela avant que l'on parle des 35 heures. De plus, notre profession est "tiraillée" entre la continuité du service public et les impératifs de la vie familiale. La pénurie entraîne inévitablement la dégradation de nos conditions de travail.

e-sante : Les métiers de la santé changent. Comment doivent, selon vous, évoluer les fonctions de l'infirmière ?

Guy Isambart : Les fonctions infirmières doivent évoluer vers la "clinique", c'est-à-dire vers une plus grande implication dans le suivi des malades au quotidien à travers ce que nous appelons le diagnostic infirmier. Les fonctions "transversales", comme l'hygiène ou l'éducation des patients, sont aussi à développer. Les infirmières doivent enfin s'investir dans la recherche en matière de santé, tant les patients ont besoin d'être accompagnés dans les différentes phases de leurs maladies.

e-sante : Quels sont vos conseils pour des jeunes qui auraient la vocation ?

Guy Isambart : Je dirais à ces jeunes, que comme dans beaucoup de métiers, il faut s'accrocher car le travail n'est pas facile. Il faut travailler le jour, la nuit, les dimanches et les jours fériés et dans des contextes peu faciles (malades en fin de vie, personnes âgées désorientées, etc.) avec des patients de plus en plus exigeants. Mais c'est un beau métier, qui sait récompenser ceux et celles qui ont pour vocation d'aider les autres, et c'est cela l'essentiel.

e-sante : Pourquoi parlons-nous toujours d'infirmières et non pas d'infirmiers ?

Guy Isambart : C'est l'habitude et la réalité : les femmes sont très majoritaires dans notre profession. Et pour une fois, un nom de métier est utilisé au féminin, même pour les hommes !

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