La prostatite : traiter vite pour éviter les complications

A la différence du cancer ou de l'adénome de la prostate, la prostatite affecte les hommes de tous âges, avec une fréquence élevée chez les jeunes de 30 à 40 ans.
Généralement due à une infection bactérienne, elle peut se transmettre par voie sexuelle.
Il en existe deux formes : la prostatite aiguë ou chronique.
La prostatite aiguë
Elle correspond à une infection du tissu fonctionnel (le parenchyme).
Il existe plusieurs types de prostatite aiguë, mais la plus fréquente est due à une infection bactérienne provoquée par des germes urinaires, le plus souvent par le colibacille Escherichia coli.
De survenue brutale, cette maladie est essentiellement caractérisée par un accès fébrile élevé (39 à 40°C) avec des frissons et par des troubles urinaires : brûlures lors de la miction (action d'uriner), envies fréquentes et impérieuses d'uriner, ou inversement des mictions lentes pouvant aller jusqu'à la rétention d'urine. Des douleurs pelviennes accompagnent généralement l'ensemble de ces symptômes.
La prostatite chronique
Il s'agit d'une infection due à des micro-abcès et à une inflammation importante de la prostate. Elle résulte souvent d'une prostatite aiguë insuffisamment soignée et récidivante, mais peut également être provoquée par un urètre rétréci, un adénome de la prostate ou par la présence d'un calcul à l'intérieur de la prostate.
Elle évolue généralement par poussées infectieuses successives avec des symptômes variés : douleurs du périnée, brûlures lors de la miction, écoulement urétral, douleurs à l'éjaculation, etc.
L'antibiothérapie des prostatites
Le diagnostic repose sur le toucher rectal qui révèle une prostate tendue et très douloureuse, voire volumineuse en cas de forme aiguë.
L'examen cytobactériologique des urines (ECBU) permet d'identifier les germes responsables et d'établir un traitement à l'aide d'un antibiotique adéquat et d'anti-inflammatoires. Dans les formes graves, les antibiotiques sont administrés par injection ou perfusion puis après disparition des signes infectieux par voie orale.
Afin d'éviter les récidives éventuelles ou qu'une thérapie insuffisante permette à une forme aiguë de devenir chronique, la durée du traitement est généralement longue, de quatre à six semaines pour une prostatite aiguë et de trois mois au minimum pour la forme chronique.
Par la suite, une surveillance clinique et bactériologique régulière est indispensable. Si le diagnostic est difficile à établir, une échographie peut être prescrite, ou encore des radiographies pour rechercher une cause favorisante (rétrécissement de l'urètre, adénome de la prostate).
A retenirDans tous les cas, un accès fébrile inexpliqué chez un homme de plus de 35 ans doit toujours faire penser à une infection prostatique.
Il est donc important de consulter dès les premiers symptômes pour éviter de compliquer cette maladie, notamment avec le passage d'une prostatite aiguë à une forme chronique.
En règle générale, à l'exception du diagnostic trop tardif, cette affection se soigne assez facilement et ne laisse pas de séquelles.