Je n’ose pas réclamer ce qu’on me doit, comment faire ?

Publié par Dr Catherine Solano
le 18/02/2015
Maj le
4 minutes
Autre
Un prêt que vous avez fait ? Une dette d’argent que l’on vous doit ? Et pourtant, vous n’osez pas demander votre dû. Pourquoi ce blocage et comment faire pour oser réclamer ce qui est juste ?

Pourquoi c’est difficile de réclamer quand on a fait un prêt ?

Vous avez fait un prêt d’argent ou d’objet, c’est que vous êtes généreux. Vous donnez donc une bonne opinion de vous, et l’autre vous considère certainement comme quelqu’un de bien. En réclamant, vous pouvez avoir peur de passer du statut agréable de « personne généreuse » à celle de « personne mesquine ». Et bien d’autres pensées peuvent vous empêcher d’oser réclamer. Vous vous dites qu’il a peut-être davantage besoin que vous de cet argent ? Que vous n’avez plus vraiment besoin de ce DVD que vous avez déjà vu trois fois. Que votre amitié est plus importante qu’un livre de poche…

Finalement, vous pouvez avoir tendance à mal vous juger et à penser que réclamer serait faire du bruit pour pas grand-chose. Pourtant, la personne lésée dans l’histoire, c’est vous.

Mettez-vous à la place de votre emprunteur !

- Il vous doit quelque chose. S’il est honnête, ce qui est probable, il a peut-être oublié. Dans ce cas, il sera content que vous le lui rappeliez. Il n’a vraiment pas envie d’être en dette, de passer pour quelqu’un de malhonnête. D’autant moins qu’il tient à votre amitié.

- Il a un problème, peut-être un problème d’argent, ce prêt, il n’est pas en capacité de l’honorer. Ou bien il a perdu votre livre ou votre DVD, ou simplement, il n’a pas encore eu le temps de le lire ou de le regarder. Plutôt que de penser qu’il n’est pas correct, il est plus sain d’en parler franchement avec lui afin de trouver ensemble une solution. Ce serait dommage de laisser ce prêt gâcher votre amitié.

- Il est malhonnête et fait semblant de ne rien vous devoir ? Ce n’est pas impossible, mais c’est plus rare. Dans ce cas, avez-vous vraiment envie de vous faire avoir ? Certainement pas, c’est même dans ce cas qu’il faut réagir et ne pas vous laisser marcher sur les pieds, et poser des limites à votre emprunteur.

Comment réclamer à quelqu’un qui est en dette ?

Ce qui est essentiel, c’est de ne pas agresser ou d’humilier l’autre. D’autant moins qu’il sera presque toujours de bonne foi. L’objectif est de récupérer ce qui vous est dû tout en restant en bons termes avec la personne à qui vous avez fait ce prêt.

Commencez par choisir le moment où vous allez en parler, jamais devant des témoins. Ce n’est pas la peine de faire de la publicité en public à son manque de correction !

Que dire pour réclamer votre dû ?

Partez du principe que votre emprunteur est tête en l’air, et cela, même si vous vous trouvez dans le pire des cas, c’est-à-dire si vous pensez qu’il est malhonnête. Cela lui permettra de sauver la face.

Demandez : « Je pense que tu as oublié, mais tu m’as emprunté un livre… » De cette manière, vous lui exprimez que vous le jugez honnête, mais distrait, ce qui est moins lourd.

N’hésitez pas à parler de votre gêne, puisqu’elle est présente : « Cela me gêne vraiment de t’en parler, mais je t’ai prêté 50 € il y a un mois. »

Et si jamais votre interlocuteur vous évite ou tergiverse au sujet de cette dette, osez insister : « Je sais que ça t’ennuie que j’insiste, je t’ai prêté ces 50 € pour une semaine, et je souhaite que tu me rembourses ». Restez dans l’empathie en étant compréhensif. Si l’autre vous dit : « j’ai des soucis d’argent », répondez par exemple : « Je comprends que ce n’est pas facile pour toi en ce moment, mais comment comptes-tu me rembourser ? » Quitte à proposer un étalement de ce prêt, ou une date précise.

Et pour finir, sachez que, qu’il s’agisse d’une dette d’argent ou d’un objet en prêt, vous n’avez pas à vous justifier, ni à dire pourquoi vous en avez besoin, c’est simplement un dû.

À lire

« Je n’ai plus peur du jugement des autres » de Chantal Joffrin Le Clerc et Franck Lamagnère, aux Éditions Odile Jacob.

Sources

Chantal Joffrin Le Clerc et Franck Lamagnère, « Je n’ai plus peur du jugement des autres » aux éditions Odile Jacob.

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