J’ai une crise migraineuse chaque mois

le 2/12/2011
Maj le
3 minutes
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L’un des principaux facteurs déclenchants de migraine est la variation des hormones féminines, à toutes les étapes de la vie génitale, puberté, contraception hormonale, grossesse, etc.

J’aimerais bien être un homme parfois, ce qui m’éviterait règles et migraine, ou plutôt migraine et règles, dans cet ordre ! Autant dire que ces jours-là, je me sens particulièrement misérable…La migraine touche trois femmes pour un homme et les migraines cataméniales (survenant aux alentours des règles), les femmes exclusivement bien sûr !

Une vraie crise de migraine

L’interrogatoire suffit habituellement pour faire le diagnostic tant les signes sont caractéristiques. On évoque l’existence d’une migraine après cinq crises en un an ou en dix, peu importe, d’une durée de 4 à 72 heures en l’absence de médicament. Crises présentant au moins deux des quatre caractéristiques suivantes : unilatérales, pulsatiles, d’intensité modérée à sévère, aggravées par l’activité physique. Les crises s’accompagnent de nausées et/ou vomissements, de phonophobie et de photophobie (on ne supporte pas le bruit et/ou la lumière).

Dernière particularité, des migraines cataméniales uniquement, les céphalées débutent deux jours avant et jusqu’au deuxième jour des règles.

Influence des hormones sur la migraine

On en sait peu sur les déterminants de la crise migraineuse, résultant d’interactions complexes entre le neurone et le vaisseau… Une certitude, des récepteurs aux estrogènes ont été identifiés sur les artères cérébrales. Et l’on constate que les fluctuations des taux d’estrogène, à la baisse surtout, déclenchent les crises, celles-ci survenant peu après (3 à 4 ans) la puberté et s’éteignant à la ménopause, sauf si elle est retardée par un traitement hormonal substitutif.

Attention, une migraine surgie de nulle part à 50 ans n'est pas cataméniale, jusqu’à preuve du contraire, elle doit donc faire l’objet d’une consultation.

Lors de la grossesse, quand les femmes sont littéralement inondées d’estrogènes, les crises se raréfient.

Migraine et aléas de la contraception

Les plus enclines aux migraines cataméniales sont celles qui prennent une pilule estro-progestative, leurs récepteurs aux estrogènes étant sensibles à une fluctuation même minime des taux d’estrogènes ajoutés. Mieux vaut tabler sur une contraception progestative pure. Les migraines cataméniales des femmes qui ne prennent pas de contraception hormonale surviennent moins systématiquement, à l’inverse des migraineuses sous pilule, dont la crise de migraine se produit au jour et à l’heure près, le différentiel estrogénique étant moins brutal.

La période la plus gênante, où l’on constate une recrudescence des crises, est celle de la périménopause, à partir de 45 ans.

Crise de migraine : les solutions en pharmacie

Pour les très jeunes filles, les anti-inflammatoires (ibuprofène) sont le traitement de première intention de la crise cataméniale, des dysménorrhées (douleurs du ventre) aussi. On peut également tenter de prévenir la crise avec des AINS sur 4 à 5 jours avant la date présumée des règles.

En cours de grossesse, ils sont formellement contre-indiqués dès le 6e mois. Lors des semaines qui suivent l’accouchement, peut survenir une crise sévère qui, pour certaines femmes, signe le début d’une maladie migraineuse…

Contre les migraines qui perdurent dans les deux ans suivant la ménopause, on prescrit aux femmes qui le veulent bien un traitement hormonal substitutif en continu qui associe un progestatif naturel et un estrogène local.

Sources

Cet article est extrait du magazine de notre partenaire BIEN-ÊTRE & SANTÉ du mois de Décembre 2011/Janvier 2012.

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