Interview : A l'accouchement, les papas aussi peuvent participer

e-sante : Les papas doivent-ils assister à l'accouchement ?
Gérard Strouk : Ils ne s'agit pas d'un devoir. Ils font ce qu'ils ont envie de faire. Il n'y a aucune obligation.
e-sante : Vivre un accouchement peut-il être mal vécu par le père ?
Gérard Strouk : Beaucoup de papas ont peur de ne pas tenir le coup. Certains me disent « je vais m'évanouir ! ». La vue du sang en effraie plus d'un. Mais l'accouchement n'est pas un spectacle. Moi aussi je ne me sens pas bien à la vue d'une scène difficile, à la télévision par exemple. Si on met le papa dans un coin avec sa blouse, en spectateur, c'est ce qu'il va se passer. Mais s'ils participent à la naissance de leur enfant et aident leur femme à accoucher, ils seront sûrement moins mal à l'aise.
e-sante : Certains en perdent un peu de leur libido...
Gérard Strouk : Ils voient leur femme les jambes écartées. Il y a également la présence de l'urine, des selles, du sang… tout ça les perturbe. Pendant l'accouchement, ils peuvent éprouver une répulsion. C'est bien de leur expliquer avant ce qu'il va se passer.
e-sante : Comment profiter au mieux du moment ?
Gérard Strouk : Les futurs papas doivent savoir que l'accouchement n'est pas un spectacle qui dure deux heures mais qu'il y en a pour dix heures ou plus. Ils ne seront pas bloqués dans la salle et pourront partir se promener, acheter des journaux. Mais ils seront là pour accompagner leur femme dans ce moment unique. Le papa n'est pas censé se placer aux premières loges, derrière le médecin. Il peut être à côté de la maman pour accueillir le bébé de face. La femme peut être assise sur l'homme. Un papa a raconté lors d'une réunion de préparation : « j'étais en face avec elle. Je voyais cette grosse tête sortir. J'ai été pris d'une bouffée d'admiration pour elle ». A eux de définir la place qui leur convient.
e-sante : Il y a donc des préparations pour les futurs papas ?
Gérard Strouk : Oui, on organise des petites réunions. C'est bien de parler avec d'autres papas qui ont un peu d'expérience. Qu'ils fassent des travaux pratiques avec les mamans pour les masser et les aider. Car pendant l'accouchement, il ne faut pas qu'ils aient peur du corps. Encore une fois, c'est important qu'ils participent.
A lire
" Je vais être papa", de Gérard Strouk, édition du Rocher.