Infections urinaires : les plantes qui aident

Publié par Laura Houeix
le 1/06/2015
Maj le
5 minutes
verre de jus de canneberge avec des baies fraîches sur la table en bois
Autre
Très fréquentes chez les femmes et les jeunes filles, l’infection urinaire est bien souvent soignée par antibiotiques. Mais, en complément, il existe des plantes très efficaces pour lutter contre ce phénomène récurrent. 

Les infections urinaires touchent la vessie, l’urètre et les reins. L’infection urinaire et l’inflammation de la vessie sont des affections qui atteignent essentiellement les femmes soit deux fois plus que les hommes, car le canal (l’urètre) entre la vessie et le méat est beaucoup plus court chez la femme. L’infection urinaire ne doit pas être sous-estimée car non traitée ou mal soignée elle peut remonter et créer une inflammation du rein : c’est la pyélonéphrite.

Repérer les symptômes

L’infection urinaire se caractérise par des mictions fréquentes, des brûlures en urinant, des douleurs au-dessus du pubis en particulier après la miction. Mais certaines cystites sont sans symptômes. Des urines troubles et qui dégagent une odeur désagréable, la présence de sang sont des signes qui doivent alerter. D’autres peuvent faire suspecter une infection aux reins comme des douleurs lombaires, de la fièvre, des nausées et vomissements. Il convient dans tous les cas de consulter un médecin, qui fera réaliser des tests d’urine pour poser le diagnostic. En effet, la présence de bactéries dans les urines qui sont normalement un milieu stérile, signe sans appel l’infection urinaire.

À l’origine de l’infection

La cause des infections urinaires est le plus souvent le colibacille (Escherichia coli). Cette bactérie qui se retrouve normalement dans les flores intestinale et vaginale, peut s’introduire dans l’urètre et causer une infection. D’autres bactéries peuvent être incriminées comme le staphylocoque, mais également des germes responsables d’infections sexuellement transmissibles comme le gonocoque ou Chlamydiae qui peuvent provoquer une urétrite. L’utilisation d’antibiotiques, les relations sexuelles répétées (surtout après une période d’abstinence, on parle alors de cystite de la lune de miel), l’utilisation des contraceptifs oraux ou du diaphragme, le déséquilibre hormonal, le stress figurent parmi les facteurs favorisant les infections urinaires. Ne pas boire suffisamment facilite aussi leur survenue.

Prévention

« La meilleure chose à faire lorsqu’une infection urinaire débute est de boire beaucoup d’eau : au moins 2 litres par jour », préconise Philippe Goëb, médecin aromathérapeute. Une bonne alimentation va également supporter le système immunitaire et aider à maintenir un équilibre acido-basique adéquat pour le corps. Éliminez les aliments qui créent de l’acidité, le pain et les pâtes blanches, le sucre, l’alcool, la viande rouge, le gras animal, les excitants comme les boissons gazeuses, le thé, le café et le chocolat. Mieux vaut limiter également les aliments comme les cornichons, tomates, épinards, oranges et jus d’orange, vinaigre, rhubarbe, oseille. Il est en revanche recommandé de consommer des aliments comme les navets pour ses effets diurétiques, les poireaux pour leur richesse en sels alcalins, antiseptiques et diurétiques, l’ail et l’oignon pour leur aspect antiseptique des voies urinaires.

SOS plantes

Après consultation d’un médecin, un traitement par les plantes peut être choisi pour lutter contre l’infection urinaire. Le traitement, qui sera pris complément du traitement médicamenteux, privilégie les plantes aux propriétés diurétiques. « Elles augmentent le volume des urines et permettent ainsi d’irriguer les voies urinaires pour éliminer les bactéries responsables des infections », précise Philippe Goëb. Les plantes qui ont un effet antibactérien peuvent aussi être utilisées et elles sont généralement proposées pour prévenir des cystites récidivantes. Mais, dans tous les cas, une cystite ne doit pas être traitée sans avis médical si l’urine contient du sang, si les symptômes s’accompagnent d’une forte fièvre, de vomissements ou de douleurs dans un rein.

Canneberge et échinacées

La canneberge (cranberry ou Vaccinium macrocarpon), qui peut être consommée en jus de fruit, a la réputation d’avoir un effet préventif sur les infections urinaires chez la femme adulte. En effet, des substances contenues dans ce fruit (proanthocyanidines) diminueraient la fixation de certaines bactéries sur les parois des voies urinaires. Consommées en décoction ou sous forme de complément alimentaire, les échinacées quant à elles sont connues pour leur action immunostimulante. Ainsi, elles pourraient contribuer à soulager ou prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît d’ailleurs leur usage traditionnel dans le traitement des infections urinaires.

Ortie et busserole

La busserole est un sous-arbrisseau d’aspect similaire à celui de la canneberge. La différence : ce sont les feuilles de la busserole qui sont utilisées en phytothérapie, car elles contiennent de l’arbutine. Une fois transformée par l’organisme, cette substance agit comme un antiseptique pour soulager les infections urinaires. Moins populaire mais efficace, l’ortie renferme des propriétés diurétiques et anti-infectieuses, ses feuilles et fleurs sont traditionnellement utilisées pour irriguer les voies urinaires dans le cas d’une infection.

Huiles essentielles

L’huile essentielle de Satureja montana (Sarriette) contient des phénols, puissants antibactériens qui sont actifs sur le colibacille. Il est conseillé d’en prendre deux gouttes sur un morceau de sucre ou dans une cuillerée de miel. En complément, les huiles essentielles de Thymus vulgaris linaloliferum (Thym à linalol) et de Melaleuca alternifolia (Arbre à thé ou Tea tree) peuvent être utilisées en massage sur le bas-ventre et en prise orale pour prévenir les récidives.

Et décoctions

Bruyère, buchu et bouleau, ces plantes utilisées en infusion peuvent aider à combattre les infections urinaires. Afin de trouver ces plantes et se renseigner sur leur consommation, il est recommandé de consulter un naturopathe ou de demander conseil dans une herboristerie. « Toutes ces plantes sont à recommander en complément ou bien pour traiter le terrain et éviter ainsi les récidives, en alternant les huiles essentielles, la phytothérapie et l’homéopathie », conclut Philippe Goëb.

Sources

"Infections urinaires : les plantes qui aident", Côté Santé, magazine N° 93, mai/juin 2015

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