Hypnoanalgésie : l’hypnose pour soulager les douleurs chez les enfants

L’hypnoanalgésie (terme qui associe les notions d’hypnose et d’analgésie) est de plus en plus pratiquée pour réduire les douleurs inhérentes à certains traitements. Cette technique se révèle très utile dans le cadre des soins pédiatriques, pour aider les enfants à supporter et accepter certains actes thérapeutiques douloureux. Le point avec Bénédicte Lombart*, spécialiste de l’hypnoanalgésie pédiatrique.
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Existe-t-il une différence entre l’hypnose de spectacle et l’hypnose pour les soins ?

L’hypnose en médecine est une technique psychocorporelle utilisée dans le cadre déontologique d’une relation entre soignant et soigné, ce qui engage le professionnel de santé dans une notion de bienveillance.

Le médecin ou professionnel de santé a des devoirs envers la personne et ses propositions visent toujours le mieux-être du patient. C’est donc bien différent de l’hypnose de spectacle, dont l’intention n’est pas orientée vers la personne qui est hypnotisée.

Quel est le principe de l’hypnoanalgésie ?

On peut dire que l’hypnoanalgésie est une manière d’utiliser l’hypnose pour réduire les douleurs.

De manière générale, l’hypnoanalgésie vise à permettre à la personne d’utiliser ses propres ressources pour mettre à distance les sensations de douleur, les réduire, les modifier et s’en protéger, afin de transformer le vécu de la situation douloureuse.

Rappelons que l’état d’hypnose est un état naturel, une forme de rêverie, à laquelle chacun accède sans forcément s’en apercevoir. C’est le cas par exemple d’un trajet en voiture : « lorsque l’on arrive à destination, on ne s’est pas aperçue du chemin, de la route ou de la distance parcourue », indique Bénédicte Lombart. Dans le métro également, « on laisse son esprit vagabonder. C’est un état de l’esprit qui peut apparaitre spontanément. Mais lorsque l’on est confronté à une situation douloureuse, il devient difficile de convoquer cet état de rêverie. C’est justement au moment où l’on s’assoit sur le fauteuil du dentiste, moment où il faudra envoyer sa tête en vacances, que l’on n’y parvient pas ».

Le professionnel de santé formé à l’hypnoanalgésie est là pour permettre à la personne de s’installer dans cet état. Il aide le patient à instaurer des pensées agréables, à se focaliser sur des souvenirs, des sensations différentes, à s’évader du présent et du concret. La personne se retrouve légèrement dissociée de ce qui se passe, des sensations et des perceptions désagréables. En diminuant ainsi l’anxiété, on réduit considérablement la perception de la douleur.

L’hypno analgésie pour les soins chez l’enfant correspond à deux éléments : la force de son imaginaire et sa vulnérabilité.

Via son imaginaire débordant, l’enfant a une capacité de rêverie naturelle très importante. Mais il est exposé plus qu’un adulte à la détresse des soins : « il a du mal à rationaliser ce qui lui arrive ».

Cette conjoncture fait de l’hypnoanalgésie un outil particulièrement intéressant en pédiatrie. Elle permet à l’enfant de trouver des ressources dans des situations qui lui font peur et qui lui font mal en s’appuyant sur ce qu’il a de plus précieux, son imaginaire et sa capacité à s’évader.

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Source : En collaboration avec Bénédicte Lombart, infirmière, cadre de santé, spécialisée en analgésie pédiatrique, formatrice en hypnoanalgésie, Docteur en philosophie pratique et auteur d’un manuel pratique d’hypnoanalgésie pour les soins pédiatriques.