Grippe aviaire : la peur n'est jamais logique !

Peur et angoisse
Certains des événements potentiellement à venir nous angoissent. Et ce ne sont pas les plus probables. Ainsi, nous sommes nombreux à avoir peur de prendre l'avion, alors que monter dans sa voiture est nettement plus dangereux. Ce n'est donc pas la réalité du danger qui nous fait peur, mais ce que nous en imaginons.« Christelle avoue : j'ai très peur des pédophiles pour mes enfants. Pourtant, le dernier a seulement quelques mois et la pédiatre m'a dit qu'un risque important à cet âge était de le laisser tomber de la table à langer, si par exemple je le laissais quelques secondes pour prendre le téléphone »
Oubli du risque ordinaire
Ce qui se passe, c'est que le risque ordinaire, nous finissons par l'oublier. Peut-être est-ce un réflexe de sauvegarde qui nous permet de ne pas vivre dans une angoisse continuelle. Tant mieux si nous nous habituons à ce danger réel, à condition bien entendu de ne pas pour autant l'ignorer. Ainsi, se protéger contre un danger concrètement présent demande un effort, car il ne nous effraye guère !
Amplification du risque exceptionnel
Si notre psychisme oublie le risque proche, il réagit bien plus à ce qui est exceptionnel. Et cela d'autant plus que c'est amplifié dans les médias. En ce qui concerne la grippe aviaire, ce phénomène a été évident. Ce que l'on peut observer d'étonnant, c'est que finalement, à force de répétition, la grippe aviaire semble entrer dans notre quotidien, devenir ennuyeuse comme sujet de conversation Elle fait du coup beaucoup moins peur !
Autre facteur d'angoisse : le non contrôle des évènements
Un autre facteur de l'angoisse est la possibilité ou non d'exercer un contrôle sur les événements.Si je conduis une voiture, j'ai moins peur que si je dépends d'un conducteur. En avion, je ne vois pas le pilote et c'est encore plus angoissant. Je sais que c'est moi qui surveille mon enfant sur la table à langer, qui en suis responsable. Je ne crains donc guère cette situation que je contrôle. Pour la grippe aviaire, on peut se demander si le gouvernement n'a pas agi avant tout pour faire diminuer sa propre angoisse de l'épidémie, plutôt que parce que le risque était immense ! Quoi qu'il en soit, quand la peur nous oblige à prendre des mesures efficaces, elle est très bénéfique. C'est plutôt quand elle se transforme en phobie paralysante qu'elle devient réellement handicapante.