Fracture du col du fémur ? Oui aux protecteurs de hanche !

Pourquoi cette idée de protection ?
La fracture du col du fémur concerne surtout les femmes ménopausées et les hommes de plus de 80 ans. Les conséquences sont particulièrement sévères. En effet, le pourcentage de guérison équivaut à celui des décès ou des séquelles fonctionnelles (33%). Environ 95% de ces fractures se produisent lors de chutes et leurs répercussions financières constituent un vrai problème de santé publique. On comprend donc qu'il n'en faut pas plus pour explorer la moindre piste de prévention. Lutter contre l'ostéoporose (par les traitements hormonaux substitutifs ou la supplémentation en calcium et vitamine D), la dénutrition et la baisse d'activité physique, rien n'est négligé. Mais, quand malgré tout on tombe, il est intéressant d'en diminuer les conséquences, d'où l'idée de protections externes.
Comment ça marche ?
Il a été prouvé que les personnes « rembourrées » se fracturent moins le fémur. En effet, les protecteurs externes de hanche, quand ils sont en matériaux rigides, diminuent, ou plutôt répartissent, l'énergie transmise sur l'os au moment de l'impact. Lorsqu'ils sont épais et en mousse, ils amortissent le choc. Ces deux types de propriétés se retrouvent dans des matériaux composites ou semi-rigides. En pratique, les résultats sont plus que spectaculaires, puisque environ 80% des fractures sont ainsi évitées.
Des protecteurs externes de hanche oui, mais pour qui ?
Soyons clairs : l'engouement pour ces pare-chocs d'un nouveau genre est très légitime, bien qu'ils ne semblent pas diminuer le risque de chute et ne protègent de la fracture qu'à la condition d'être portés ! Ce n'est pas rien pour une personne âgée et fragile de s'habituer à ce type d'équipement et une mauvaise indication de départ conduit souvent à l'abandon. Trois grands types de situations peuvent se présenter :
- Une femme de 60 ans, très active, souffrant d'ostéoporose avérée (dans le cas par exemple d'une ménopause précoce), chute lors d'activités à risque qu'elle connaît bien (sport d'hiver). Le mieux est de lui proposer des protecteurs rigides ou semi-rigides, qu'elle ne portera que ponctuellement.
- Une femme de 85 ans, frêle et présentant des troubles de la marche ou de l'équilibre, tombe souvent et surtout la nuit lorsqu'elle va aux toilettes. Des protecteurs de hanches souples, plus confortables, seront tout à fait indiqués en port nocturne.
- Enfin, un homme de 85 ans, atteint d'une démence de type Alzheimer, déambule jour et nuit et tombe parfois. Un équipement rigide ou semi-rigide le jour et souple la nuit semble le plus adapté.
Pour une bonne acceptation, le prescripteur se doit de connaître son patient, ses conditions de vie. En effet, l'importance de l'ostéoporose et le niveau de risque de chute sont des paramètres de décision importants. Le choix des matériaux dépendra de chaque situation ou plutôt de chaque patient. Le but étant bien sûr que les protecteurs soient en place, c'est-à-dire en regard de la partie haute du fémur et non pas dans une armoire !