Diagnostic du cancer de la prostate : quelle est l'utilité du dosage sanguin du PSA ?

Le PSA est l'antigène spécifique de la prostate. Si ce terme n'évoque pas grand chose avant la cinquantaine, beaucoup d'hommes s'en verront prescrire le dosage sanguin à partir de cet âge. Fabriqué de façon quasi exclusive par certaines cellules prostatiques, il est reconnu comme un élément essentiel du diagnostic précoce de cancer de la prostate et du suivi des patients traités.
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Dosage PSA : comment interpréter les résultats ? Quelles précautions prendre ?

Tout d'abord, il faut savoir que le PSA dosé dans le sang dépend de sa fabrication au niveau de la prostate, sous la dépendance des androgènes (hormones mâles), mais aussi de son passage dans la circulation générale. Il circule sous deux formes, l'une est « libre », l'autre est liée à d'autres molécules.

Le dosage du PSA ne veut rien dire à lui tout seul. Cet indice biologique n'a de sens que s'il est rapporté aux données d'un examen clinique bien mené, comportant un toucher rectal, totalement indispensable…

  • Il est très important de faire pratiquer des dosages PSA successifs  dans le même laboratoire, parce que les techniques de mesures peuvent varier et donner l'impression de discordance entre deux dosages.
  • Le taux de PSA  augmente avec l'âge, c'est normal. La norme est fixée à 4 ng/ml, avec des variations. Théoriquement, un homme de moins de 50 ans ne doit pas dépasser un taux de 2,5 ng/ml, alors qu'après 70 ans, le maximum toléré est de 6,5 ng/ml.
  • Chez la même personne, les valeurs peuvent varier de 30% d'un dosage PSA à l'autre.
  • Certains gestes sont susceptibles de faire augmenter le taux de PSA. Un intervalle d'une semaine avant la prise de sang est recommandé après un toucher rectal, une échographie endorectale. Il passe à trois semaines en cas de biopsie ou d'ablation endoscopique de la prostate.
  • Une abstinence sexuelle est recommandée 3 jours avant le dosage, faute de quoi le taux de PSA libre  risque d'augmenter.
  • Certains traitements médicamenteux de l'adénome prostatique (le finastéride) font chuter le taux de PSA (il faudra le multiplier par 2 pour refléter la réalité).

Un taux de PSA augmenté ne signifie pas forcément cancer de la prostate...

En effet, une infection de cette glande, la prostatite aiguë, peut faire grimper les valeurs jusqu'à dix fois la normale.

De la même façon, l'hyperplasie bénigne de la prostate (appelée aussi adénome) s'accompagne souvent d'une élévation anormale du taux de PSA.

Dans ce cas, le dosage du rapport PSA libre sur PSA total, ainsi que la répétition annuelle des mesures, peut permettre un suivi plus précis. Le toucher rectal reste l'élément majeur de surveillance, complété si besoin par une échographie endorectale et/ou une biopsie prostatique.

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Source : Bjork T., et al. The pronostic value of different forms of prostate specific antigen and their ratio in patients with prostate cancer. BJU Int 1999; 84(9): 1021-1027. Zerbib H. La revue du Généraliste et de la Gérontologie 2002 ; 82(9) : 58-60