Dégénérescence maculaire : diagnostic et traitements

Publié par Dr Sylvie Coulomb
le 5/02/2002
Maj le
4 minutes
Autre
La dégénérescence maculaire liée à l'âge est, dans les pays occidentaux, la cause la plus fréquente de malvoyance chez les plus de 50 ans. Cette affection, particulièrement invalidante, entraîne une perte progressive de la vision centrale, c'est à dire du champ visuel permettant la vision fine. Seul un diagnostic précoce de la maladie peut permettre d'envisager un traitement qui n'est possible que dans la forme caractérisée par l'apparition de nouveaux vaisseaux sanguins. Les nouvelles perspectives de traitement apportent de grands espoirs pour l'amélioration ou la préservation de l'acuité visuelle des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l'âge. La prévention (dépistage annuel dès 55 ans et mesures diététiques) est également porteuse d'espoirs.

Qu'est-ce que la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA ?

En France, on compte plus d'un million de personnes atteintes de DMLA, un chiffre qui devrait doubler d'ici 20 ans, en raison du vieillissement de la population.

Cette maladie concerne la macula, qui est une petite zone située au centre de la rétine, et qui détermine l'acuité visuelle. Progressivement, la vision centrale se détériore et apparaît un « scotome » ou petite tache sombre qui se projette sur les objets regardés. Le centre du champ visuel est brouillé et la vision de près est perturbée, voire impossible : la personne atteinte de DMLA ne peut plus lire, écrire, regarder la télévision, conduire ; elle peut avoir du mal à reconnaître les visages et la perte des détails fins limite de nombreuses activités. Par contre, le champ visuel périphérique est conservé, ce qui permet aux patients de garder une certaine autonomie pour s'habiller, s'alimenter ou se déplacer par exemple.

La dégénérescence maculaire liée à l'âge reste néanmoins une affection invalidante, entraînant une diminution importante de la qualité de vie de ces patients, souvent âgés.

Deux formes de dégénérescence maculaire : la DMLA sèche ou la DMLA humide

  • La forme la plus fréquente de DMLA, soit environ 85% des cas, est dite « sèche » ou encore atrophique.

    Elle est liée à une disparition prématurée des cellules visuelles. C'est heureusement la forme la moins grave, mais c'est aussi celle pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement.

  • La forme dite « humide » de la DMLA est caractérisée par le développement de nouveaux vaisseaux sanguins sous la rétine.

    Ces vaisseaux anormaux entraînent des œdèmes et des hémorragies qui détruisent progressivement la rétine.

    La forme humide de la DMLA est la plus sévère car la perte de vision est plus rapide et plus importante. C'est cependant celle pour laquelle un traitement peut être instauré, à condition d'être institué précocement.

Le diagnostic de la dégénérescence maculaire liée à l'âge doit être le plus précoce possible

Il faut rapidement consulter un ophtalmologiste au moindre signe d'alerte :

  • une simple gêne visuelle,
  • une sensation d'éclairage insuffisant,
  • ou plus évocateur, la sensation d'ondulation des lignes droites.

L'examen du fond d'œil permet de confirmer le diagnostic de DMLA.

La décision de traiter n'est prise qu'après avoir pratiqué une angiographie à la fluorescéine, examen qui permet de visualiser les vaisseaux de la rétine, de préciser leur localisation au niveau de l'œil atteint et de rechercher également des signes d'atteinte au niveau de l'autre œil.

Quels sont les traitements de la DMLA ?

Hélas, on ne guérit pas la DMLA.

Les traitements de la dégénérescence maculaire liée à l'âge ne permettent pas de restaurer une baisse d'acuité, mais ils peuvent stabiliser la DMLA de forme humide.

Il est donc primordial de consulter un ophtalmologiste tous les ans à partir de 55 ans pour bénéficier d’un fond d’œil et à la moindre anomalie ou baisse visuelle.

Il existe trois types de traitement de la DMLA :

  • La photo-coagulation au laser : elle consiste à brûler les lésions de la rétine situées à proximité de la zone centrale, sans l'atteindre. Ce traitement s'adresse aux cas où les lésions n'ont pas encore atteint la zone centrale.

  • La photothérapie dynamique : il s’agit d’une irradiation par laser froid visant à détruire spécifiquement les néo-vaisseaux.

  • Les anti-angiogéniques enfin sont des molécules administrées par voie intravitréenne ou directement dans l'œil, qui inhibent la croissance des néo-vaisseaux.

La prévention de la DMLA via les compléments alimentaires, et notamment les oméga-3

Côté prévention, les avancées sont récentes et les preuves s’accumulent en faveur des antioxydants notamment et des oméga-3.

La célèbre étude AREDS* montre par exemple qu’un traitement à base de vitamines antioxydantes (dont de la lutéine et de la zéaxantine, des pigments présents dans la macula) et de zinc, exerce un effet protecteur contre la DMLA.

Enfin, le risque d’aggravation de la DMLA est diminué en supplémentant son alimentation avec des oméga-3.

* Age-Related Eye Disease Study Research Group. Arch Ophthalmol, 2001;119:1417-36.

Sources

Dégénérescence maculaire liée à l'âge. Médecine Digest XXVI, n°4 Mai 2000. American Journal for Ophtalmology, December 2000. Le mal voyant. J.P. Menu, C. Corbé, P. Griffon, C. de la Porte des Vaux, Ed. Douin, collection Conduites.

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