Contre l'anxiété, la cure thermale fait mieux que les psychotropes...

Dans le cadre d'une approche psychocorporelle, la cure thermale peut-elle être bénéfique aux personnes qui souffrent d'anxiété généralisée ? Et surtout, peut-elle faire aussi bien, voire mieux que les médicaments psychotropes ? Une équipe s'est attachée à faire la comparaison.
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Le trouble anxieux généralisé

Entre 4 et 15% de la population souffriraient de trouble anxieux généralisé. Cette maladie psychologique est favorisée par le stress, le surmenage, le harcèlement. Elle a été clairement définie dans le DSM IV (classification américaine des troubles psychiques) comme suit : - anxiété et soucis excessifs durant plus de 6 mois ; - préoccupations difficiles à contrôler ;- altération importante du fonctionnement social et professionnel ; - association de 3 des 6 symptômes suivants :

  • fatigue,
  • grande agitation,
  • irritabilité,
  • difficulté de concentration,
  • perturbation du sommeil,
  • tension musculaire.

Contre l'anxiété : antidépresseurs ou cure thermale ?

La prise en charge actuelle repose principalement sur la prescription de médicaments (anxiolytiques et antidépresseurs), ainsi que sur des psychothérapies, notamment cognitivo-comportementales. Une approche psychocorporelle se développe également : la relaxation et la crénothérapie.La crénothérapie désigne un traitement à base d'eau thermale susceptible de diminuer les symptômes de l'anxiété généralisée et de permettre une réduction de la consommation de médicaments. Les bénéfices du thermalisme ont été abordés par le Dr Olivier Dubois (collaboration Inserm avec le Pr R. Salamon) et comparés au traitement de référence du trouble anxieux généralisé, c'est-à-dire à la prise quotidienne de Deroxat® (antidépresseur). Globalement, sur une période de suivi qui a duré 8 semaines, la diminution des symptômes anxieux des malades ayant bénéficié d'une cure thermale* de 3 semaines était significativement plus importante que chez les personnes traitées par le Deroxat®. L'eau thermale aurait « une influence positive sur la fabrication par l'organisme des opioïdes endogènes, des molécules permettant de lutter contre la douleur ».Les auteurs en concluent qu'une cure thermale « s'avère beaucoup plus efficace que certains médicaments ». * Cette étude a été menée sur quatre sites : Saujon, Néris-les-Bains, Ussat-les-Bains et Bagnères-de-Bigorre.

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Source : INSERM, synthèse de presse du 18 janvier 2008 ; Conseil national des exploitants thermaux