Circulation veineuse en été : ce qu’il faut savoir !

Publié par Hélène Joubert
le 15/07/2015
Maj le
3 minutes
coup de côté de la femme à vélo
Autre
Jambes lourdes, douleurs ou inconfort des membres inférieurs, œdèmes des chevilles… fortes chaleurs et soleil de plomb nous font parfois souffrir. Les explications du Dr Jean-François Van Cleef, médecin vasculaire, membre de la Société Française de Phlébologie et chef de service de médecine vasculaire de l'institut Arthur Vernes (Paris), qui recadre au passage quelques idées reçues.

Quelles en sont les conséquences de la chaleur estivale et l'exposition au soleil sur notre circulation veineuse ?

Dr Van Cleef : « Le système veineux intervient dans la régulation thermique corporelle, au même titre que la sueur. Pour maintenir le corps à une température de 37 degrés, les veines se contractent lorsqu’il fait froid (vasoconstriction) et se dilatent lorsqu’il fait chaud. Cette vasodilatation (augmentation du calibre des vaisseaux sanguins) peut parfois faire souffrir, une sensation propre à chacun d’entre nous. A l’instar de certaines personnes qui ont une sueur plus efficace que d’autres (en transpirant plus facilement, elles permettent une évaporation de l’eau corporelle, ce qui refroidit la température interne), les veines se dilatent aussi plus ou moins. Mécanisme physiologique normal d’adaptation, cette vasodilatation permet d’augmenter les échanges avec l’air ambiant et refroidir ainsi le corps. Elle n’a aucune conséquence négative sur la santé ».

La chaleur et le soleil aggravent-ils les varices existantes ?

Dr Van Cleef : « Parfois, mais c’est rare. La dilatation excessive des varices induit localement un ralentissement circulatoire avec un risque de thrombose au sein de la varice. Cette coagulation de sang obstrue la veine. Cette thrombose superficielle peut alors s’étendre au réseau profond, au niveau de veines essentielles, avec un risque de phlébite et d’embolie pulmonaire. »

Comment atténuer les effets de la chaleur et du soleil pour éviter les jambes lourdes ?

Dr Van Cleef : « Tout d’abord, manger léger car la digestion fait grimper notre température interne, et s’abstenir de boire de l’alcool lors de grosses chaleurs. Non seulement celui-ci accentue la vasodilatation mais il augmente encore plus la température corporelle !

Quoi qu’il en soit, enfants, adultes mais aussi femmes enceintes et seniors, tous doivent suivre des conseils de bon sens, à commencer par limiter les expositions au soleil, se pulvériser de l’eau sur le corps, porter des vêtements légers et amples, s’hydrater, prendre des douches fraîches et marcher - à l’ombre - sans piétiner. La marche - pied à plat ! – permet de faire travailler les pompes musculaires du pied, du mollet et de la cuisse (pompe veinomusculaire) qui favorisent le retour veineux au cœur. Les enfants ont cette chance que leur petite taille permette un retour circulatoire plus aisé.

Parmi les idées reçues, surélever son matelas lorsqu’il fait chaud n’est pas utile, cela peut même augmenter les impatiences, ce besoin irrépressible de bouger les membres inférieurs. Une croyance vis-à-vis du retour veineux qui a la vie dure mais n’est fondé sur aucune étude. Il faut dormir à plat !

De plus, il n’est pas obligatoire comme on le pense souvent, de porter des collants ou des bas mi-cuisses. Des mi-bas sont tout aussi efficaces et tiennent moins chaud.

Quant à la climatisation, le système veineux lui dit merci en ce sens que le froid favorise la vasoconstriction et qu’elle assèche l’air ambiant, favorisant ainsi l’évaporation de la sueur et donc le refroidissement du corps.

Enfin, pour ceux qui ne supportent pas leur lourdeur de jambes, sensation augmentée par la chaleur, ils peuvent tester les mi-bas de compression et les phlébotoniques (ou veinotoniques, comme les flavonoïdes, les diosmines, les oligomères procyanidoliques etc.). Parce qu’ils stimulent la circulation veineuse, ils s’avèrent parfois des antalgiques veineux appréciés ».

Sources

Entretien avec le Dr Jean-François Van Cleef, médecin vasculaire, membre de la Société Française de Phlébologie et chef de service de médecine vasculaire de l'institut Arthur Vernes (Paris)

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