Cellulite : comment fonctionnent les armes anti-cellulite ?

Cellulite superficielle et graisse profonde : petit rappel
Il existe deux types de cellulite : la graisse profonde et la cellulite superficielle.
La graisse profonde est une accumulation de tissu adipeux localisé généralement sur les fesses, les hanches, les genoux, la face interne des cuisses et les mollets. "Elle se situe dans les stéatomères, sorte de garde-manger", précise le Dr Claude Garde, angio-phlébologue. Ce type de cellulite n’entraîne pas de modification de la structure hypodermique et cellulaire. En surface, la peau ne subit pas d’altération. Contrairement à la cellulite superficielle, qui elle se voit en surface avec cet effet capitons et peau d‘orange. La cellulite superficielle est localisée plutôt sur le bas du corps, mais parfois aussi sur l’arrière des bras.
Ce type de cellulite est lié à une hausse du nombre et du volume des adipocytes (cellules graisseuses), une mauvaise circulation sanguine et une mauvaise irrigation, à la formation de fibres de collagène et à de la rétention d’eau.
Pour combattre la cellulite, il faut agir à plusieurs niveaux "sur la graisse, sur l’eau et le tissu conjonctif" explique le Dr Garde. Pour réduire les cellules graisseuses et drainer l’eau, plusieurs options s’offrent aux femmes.
Le sport contre la cellulite
Toute activité physique va permettre de brûler des graisses et de lutter contre l’accumulation d’amas graisseux et donc contre la cellulite. Selon l’activité choisie (corde à sauter, running…) le sport facilitera en plus le retour veineux et améliorera la circulation sanguine et lymphatique. L’activité physique (associée à une bonne alimentation) est la base de la lutte anti-cellulite.
Les crèmes anti-cellulite
L’actif star pour lutter contre la cellulite, c’est la caféine. Elle agit sur la lipolyse (déstockage des graisses) en vidant les adipocytes mais sans en réduire leur nombre. Entre également dans la composition de ces crèmes anti-cellulites "des actifs à visée circulatoire type ruscus, troxérutine, vigne rouge, liste l’angio-phlébologue. Ils agissent sur les facteurs vitaminiques P, réduisent l’apport en eau dans les tissus. On obtient une cellulite moins infiltrée."
La combinaison de différents actifs permet d’agir sur la graisse (caféine) et sur l’eau (facteurs vitaminiques P). Mais comme le souligne le Dr Garde, l’action de ces produits est très localisée : "On a un petit effet drainant et sur la qualité de peau, mais pas sur les adipocytes car pour casser les trabécules conjonctives il faut les fragiliser mécaniquement." Raison pour laquelle, les crèmes seules ne suffisent pas, elles doivent être appliquées selon une certaine gestuelle, le fameux palper-rouler.
Contre la cellulite le palper-rouler
Il existe deux sortes de palper-rouler, une version manuelle que l’on reproduit à la maison ou en institut et le palper-rouler mécanisé, type Cellu M6. Le principe est le même dans les deux cas : "Fragiliser les cellules pour libérer un petit peu de graisse dans les tissus. Mais attention on ne fait pas disparaître les adipocytes, on les vide uniquement" insiste le Dr Garde. Il poursuit, "en massant avec la technique du palper-rouler on favorise le catabolisme des graisses, pour une épuration via le foie."
En pinçant et roulant la peau, la technique de pétrissage relance la circulation sanguine et lymphatique, draine l’eau. Ainsi revascularisée la zone traitée devient plus souple et plus lisse.
La différence entre le palper-rouler manuel et mécanisé ? Pour l’angio-phlébologue, la version manuelle permet d’être plus précise "le kiné insiste plus ou moins sur certaines zones" quand la machine soulage le geste du professionnel. Mais dans les deux cas "on arrivera au même résultat" assure le Dr Garde.
Le drainage lymphatique anti-cellulite
Le stockage des graisses est l’une des causes de la cellulite, les mauvaises irrigations et circulations en sont une autre. D’où la nécessité de réaliser des drainages pour lutter contre les capitons. "Quand le système lymphatique est un peu paresseux cela contribue à infiltrer les tissus superficiels. Le massage lymphatique, sur lequel on a un recul d’une trentaine d’années, est un massage léger qui va stimuler la circulation du réseau lymphatique au niveau des ganglions." Le drainage est efficace sur la cellulite infiltrée (aqueuse) due à une mauvaise circulation, à une rétention d’eau, donc plutôt localisée sur les jambes, genoux. Mais comme ajoute le Dr Garde : "Dans toute cellulite infiltrée, il y a une composante lymphatique. Dès qu’il y a capitons, le drainage a un effet."
La cryolipolyse, pour combattre la cellulite
La cryolipolyse consiste à appliquer du froid sur la zone à traiter. Elle agit sur les amas graisseux localisés entre 2,5 et 4 cm de profondeur.
Dr Garde: "En appliquant du froid sur une zone, progressivement pour ne pas brûler les tissus, on ralentit le métabolisme des cellules graisseuses, on bloque ainsi la lipogenèse (stockage des graisses) et on agit également sur la circulation." Là encore, la technique a une action sur la fonte des graisses, mais le Dr Garde concède qu’il "est difficile même avec ces machines de tuer les cellules. Par ailleurs, si l’on constate une légère action sur les graisses et l’eau (effet de vasoconstriction) la cryolipolyse pour être efficace doit être associée à d’autres techniques" comme la compression, les ultrasons...
Les ultrasons anti-cellulite
L’objectif est d’augmenter progressivement la température sur une zone donnée pour détruire les adipocytes tout en préservant les tissus environnants. La technique non invasive et sans injection (la machine envoie des ondes) traite la cellulite jusqu’à environ 3 cm de profondeur. "Les ultrasons vont fragiliser les cellules et trabécules conjonctives ce qui va favoriser l’élimination des graisses et avoir également un effet sur la circulation. Pour un maximum d’efficacité, les ultrasons focalisés sont utilisés et doivent être également associés à une autre technique."
La carboxythérapie
La technique consiste à injecter sous la peau du CO2 à visée médicale. "Le gaz carbonique a besoin d’oxygène et comme l’oxygène est transporté par le sang, les injections ont un effet circulatoire et drainant en favorisant l’oxygénation." Résultat, cette stimulation booste certaines cellules du derme comme les fibroblastes, en surface la peau gagne en souplesse et en élasticité. La carboxythérapie peut avoir un effet lipolytique (destruction des graisses) sur les amas graisseux modérés.
Vibrations et électrostimulation
Pour affiner sa silhouette, il est possible de s’essayer aux machines à vibrations type Power Plate ou à l’électrostimulation via des ceintures ou shortys spéciaux. "L’électrostimulation favorise la fasciculation musculaire. Ces machines entraînent des petites contractures musculaires qui vont brûler des calories et donc de la graisse. Elles aident à brûler un peu les graisses, mais là encore comme pour les autres méthodes, ces pratiques doivent être associées à une alimentation équilibrée et une activité physique pour être probantes."
La ventouse
Dernière venue sur le marché de la lutte anti-cellulite, la ventouse fait parler d’elle. Elle est peu chère et permet de reproduire le mouvement du palper-rouler de façon moins contraignante, mais tout aussi douloureuse toutefois. "Ce genre de produit a un effet "aspirateur" comme le fait le Cellu M6. Et en plus de stimuler la circulation sanguine, on mobilise un peu les graisses." Un geste qui peut faire ses preuves à condition d’être régulière et de l’inscrire dans une prise en charge globale. Car la ventouse comme toutes ces méthodes anti-cellulite est "un coup de pouce et en aucun cas une recette miracle" insiste le phlébologue. Elles doivent être associées à une meilleure alimentation, une activité physique et pour une maximum d’efficacité doivent être généralement combinées.
Les femmes désireuses de solutions plus radicales, plus rapides et plus durables devront alors se tourner vers des techniques un peu plus invasives comme la liposuccion, les canules vibrantes.
Sources
Entretien avec le Dr Claude Garde, angio-phlébologue
www.afme.org
www.sf-phlebologie.org