Cannabis, où en est-on chez les jeunes ?

Le cannabis est la substance illicite la plus consommée par les jeunes. À 17 ans, quatre jeunes sur dix déclarent en avoir déjà fait usage. Pourtant, après une forte hausse, la consommation semble s’infléchir chez les jeunes.Quels sont les facteurs qui influencent cet usage du cannabis ? Quelles sont les conséquences ? Et comment détourner les jeunes du cannabis ?
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La France est l’un des pays européens où les jeunes consomment le plus de cannabis

Selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, les jeunes français sont vice-champions d'Europe de la consommation de cannabis, juste derrière la République Tchèque...

Pourtant, en France, après une hausse très nette de l’usage du cannabis chez les jeunes à la fin de la décennie 1990, la proportion de consommateurs s’est stabilisée au début des années 2000 et tend même à baisser. Les jeunes se tournent moins vers cette substance mais pour ceux qui consomment, les usages dans l’année ou le mois diminuent depuis 2002. Selon le Baromètre santé 2010 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 32 % des jeunes ont consommé du cannabis au moins une fois dans le mois en 2002, contre 22 % en 2011.

Aujourd’hui, entre 15 et 30 ans, 13 % des femmes et 25 % des hommes déclarent avoir consommé du cannabis au cours des douze derniers mois. En revanche, la consommation quotidienne reste stable avec 3 % de jeunes qui font usage du cannabis tous les jours.

Les facteurs qui influencent la consommation de cannabis

La consommation de cannabis est fortement liée au sexe, à l’âge, à la situation sociale et professionnelle et, plus généralement aux conditions de vie. « L’usage régulier apparaît comme un marqueur de précarité socioprofessionnelle », en particulier chez les jeunes adultes de sexe masculin.

À noter que l’âge d’initiation est en léger recul : 16,7 ans entre 2000 et 2005, contre 17,0 ans entre 2005 et 2010.

Enfin, il existe une nette distinction Nord/Sud, la moitié Sud du pays étant globalement plus souvent consommatrice. Dans la moitié Nord, seules la Bretagne et l’Île-de-France affichent des niveaux d’usage supérieurs à la moyenne nationale.

Cannabis : une consommation à risques

Cette substance psychoactive (liée au THC ou tétrahydrocannabinol) exerce des effets sur le système nerveux et modifie la perception et les sensations.

Conséquences sanitaires et sociales :

  • Altération de la perception, de l’attention et de la mémoire immédiate (difficultés d’apprentissage, troubles psychomoteurs incompatibles avec la conduite et l’utilisation de machines et d’engins).
  • Intoxication aiguë (vomissements, évanouissements, hallucinations, dépersonnalisation, attaque de panique…).
  • Troubles relationnels, scolaires, professionnels (repli sur soi, perte de motivation…).
  • Dépendance (risque estimé entre 10 et 15 % en cas de consommation régulière).
  • Troubles mentaux chez les sujets prédisposés (dépression, hallucination, idées délirantes, schizophrénie).
  • Troubles broncho-pulmonaires (bronchites, laryngites chroniques, augmentation du risque de cancers pulmonaires et des voies aérodigestives supérieures).
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Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Baromètre santé jeunes 2010 http://www.inpes.sante.fr/Barometres/barometre-sante-2010/pdf/baro-jeunes.pdf, http://www.inpes.sante.fr/70000/dp/05/dp050202.pdf.
Ministère interministériel de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, http://www.drogues.gouv.fr/drogues-illicites/cannabis/index.html#c49.