Cancer du pancréas : nouveaux espoirs de la recherche

Chaque année, 10.000 nouveaux cas de cancer du pancréas sont diagnostiqués et 8.000 personnes en décèdent. Des chiffres en augmentation…
Excepté le tabagisme, qui multiplie par deux ou trois le risque de développer un cancer du pancréas, les facteurs de risque environnementaux sont très peu connus. A noter que la pancréatite alcoolique peut aussi constituer un facteur de risque, mais qui reste controversé.
Il existe par ailleurs une prédisposition héréditaire au cancer du pancréas seul ou au cancer du pancréas associé à d'autres cancers (sein, ovaire, peau, intestin).
Les deux grandes fonctions du pancréas
Le pancréas contient notamment deux grands types de cellules, qui lui confèrent deux rôles distincts :
- Il intervient dans la digestion grâce à ses cellules dites exocrines qui fabriquent les sucs et enzymes digestifs.
- Il intervient également, grâce à ses cellules endocrines, dans la fabrication d'hormones telles que l'insuline et le glucagon toutes deux impliquées dans la régulation du taux de sucre sanguin (la glycémie).
Un ou des cancers du pancréas ?
Cette distinction est importante pour comprendre les deux types de cancer du pancréas :
- Le plus fréquent (95% des cas) touche les cellules exocrines du pancréas. On parle alors d'adénocarcinome pancréatique ou de cancer du pancréas exocrine.
- Lorsque les cellules endocrines sont touchées (5% des cas), on parle de tumeur ou de carcinome endocrine du pancréas.
Quels sont les symptômes d'alerte du cancer du pancréas ?
Les signes les plus fréquents sont l'ictère ou jaunisse, la douleur abdominale et l'altération de l'état général (fatigue inhabituelle, perte d'appétit, amaigrissement). Mais peuvent aussi apparaître une obstruction duodénale (intolérance alimentaire, vomissements, arrêt du transit intestinal), une pancréatite aiguë, des diarrhées, un diabète, un syndrome dépressif inexpliqué, des phlébites inexpliquées à répétition.
Découverte fortuite
Mais le cancer peut également être détecté fortuitement lors d'une analyse sanguine (paramètres hépatiques, hyperglycémie ) ou d'un examen d'imagerie abdominale (échographie, scanner).
Le diagnostic de cancer du pancréas est alors confirmé ou infirmé par un examen anatomopathologique d'une biopsie.
Traitement et pronostic
Comme indiqué précédemment, les symptômes de ce cancer sont très peu spécifiques.
Par ailleurs, il n'existe pas de facteur de risque majeur connu (excepté le facteur génétique : familles à risque), qui permettrait de prévenir ce type de tumeur et d'organiser des dépistages dans des populations à risque.
Un diagnostic souvent très tardif
Pour toutes ces raisons, le cancer du pancréas est le plus souvent diagnostiqué trop tardivement, lorsque la tumeur a déjà atteint un stade avancé. Les traitements sont alors moins performants, ce qui compromet le pronostic.
Comme l'indique très clairement la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, il faut également savoir que "la proximité de vaisseaux abdominaux majeurs rend chirurgicalement inopérables certains cancers de taille pourtant réduite. De plus, les cancers du pancréas sont des tumeurs agressives qui induisent fréquemment des métastases précoces".
Cancer du pancréas : les espoirs thérapeuthiques
Il faut souligner les formidables progrès thérapeutiques, déjà réalisés et en cours de mise en œuvre.
Notamment de nouveaux médicaments comme les "anti-angiogéniques" qui sont capables d'inhiber l'irrigation sanguine de la tumeur et les programmes de recherche en thérapie génique qui permettent aux patients de mener plus longtemps une vie de meilleure qualité.
En chimio, soulignons l’arrivée de la gemcitabine, un antinéoplasique devenu la chimiothérapie de référence, depuis améliorée par de nouveaux protocoles associant plusieurs molécules (protocole Folfirinox pour l’instant réservé au traitement des cancers avancés) pour en décupler l’efficacité, augmenter significativement la durée de vie et faire diminuer la taille de la tumeur la rendant opérable chirurgicalement.
Encore plus récemment, l’Abraxane, une autre molécule de chimiothérapie, ferait gagner 25% d’espérance de vie chez certains patients.
La recherche progresse également en matière de dépistage précoce, avec notamment l'identification de marqueurs tumoraux spécifiques.