Après 50 ans, le dépistage du cancer de la prostate est recommandé

Les experts de l'Association Française d'Urologie ont statué : OUI, tous les hommes doivent se soumettre après 50 ans à un dépistage systématique du cancer de la prostate. Celui-ci est fréquent, grave et il existe un traitement curatif, à condition qu'il soit entrepris précocement.

Cette recommandation va à l'encontre de l'avis émis en 1999 par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes), qui estimaie qu'en l'état actuel des connaissances, un dépistage de masse du cancer de la prostate des hommes de plus de 50 ans n'était pas légitime. Or aujourd'hui, les résultats préliminaires des essais de dépistage changent la donne.

Etat des lieux

Avec l'augmentation de l'espérance de vie et du développement des moyens de diagnostic, le cancer de la prostate est devenu le premier cancer de l'homme de plus de 50 ans et la deuxième cause de décès chez l'homme âgé, aux Etats-Unis et en Europe. En 2000, plus de 40.000 cas ont été enregistrés en France et 10.000 hommes en seraient décédés. De toute évidence, ce cancer répond aux critères énoncés par l'OMS pour organiser un dépistage de masse : fréquence élevée, maladie grave, traitement curatif au stade localisé (prostatectomie totale ou radiothérapie) et test de dépistage efficace (dosage sanguin du PSA).De plus, les nouvelles données médicales y sont désormais favorables. En effet, les premiers résultats des études internationales de dépistage montrent une tendance à la diminution de la mortalité spécifique par cancer de la prostate. Par ailleurs, trois grandes études sont en cours au Québec (portant sur 46.000 hommes), aux Etats-Unis (74.000 volontaires) et en Europe (200.000). Les résultats préliminaires de l'étude québécoise montrent déjà une très nette diminution de la mortalité dans le groupe des hommes dépistés, avec un taux de décès de 15 pour 100.000, contre 47 pour 100.000 sans dépistage. Soulignons également qu'actuellement, en l'absence de recommandations émanant des autorités sanitaires, un nombre croissant d'hommes bénéficient déjà d'un tel dépistage, soit parce qu'ils sont issus d'un milieu favorisé, soit parce que leur médecin est bien sensibilisé à ce problème.

Selon l'Association française d'urologie, le dépistage systématique des hommes de 50 à 75 ans devient une priorité.

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Source : Communiqué de l'Association française d'urologie, déclaration du Pr Philippe Mangin lors des Journées nationales d'urologie, 18 novembre 2003.