Allergie : peut-on devenir allergique sur le tard ?

L’allergie ne cesse de progresser et particulièrement chez les jeunes. Mais peut-on aussi développer une allergie à 40 ans, à 50 ans ? Les seniors également peuvent-ils soudainement devenir allergiques ? Les symptômes sont-ils alors les mêmes que chez les jeunes ? Nous avons interrogé le Dr Madeleine Epstein, allergologue à Paris et membre du Comité de pilotage de l’Association Asthme & Allergies
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À quel âge une allergie peut-elle se déclarer ?

Dr Madeleine Epstein : Il n’y a pas d’âge. On peut déclarer une allergie à tous les âges de la vie. L’idée selon laquelle seuls les jeunes peuvent être allergiques est complètement fausse. On peut diagnostiquer une allergie dans l’enfance, chez un adulte d’âge moyen, un cinquantenaire ou chez un senior. Et s’il est vrai que les médecins diagnostiquent davantage d’allergies chez les jeunes, c’est parce que plus on avance en âge, plus l’allergie est sous diagnostiquée. On retiendra qu’il ne faut pas considérer l’âge comme un critère de diagnostic.

L’âge auquel une allergie est diagnostiquée représente-t-il un signe de gravité ?

Dr Madeleine Epstein : Pas du tout, la gravité d’une allergie n’est pas déterminée par l’âge. La survenue est multifactorielle et c’est notamment pourquoi elle peut se manifester à tout âge et selon le même schéma symptomatique (les manifestations de l’allergie sont les mêmes à tous les âges). Si un jeune développe des symptômes typiques, on pense tout de suite à une allergie. À l’inverse, chez une personne âgée, on refuse souvent l’évidence sous prétexte que l’on est trop vieux. C’est ainsi que nombre d’adultes allergiques vivent de nombreuses années d’errance diagnostic et que les statistiques indiquent plus d’allergiques parmi les jeunes en raison d’un sous-diagnostic chez les plus âgés. Il existe un autre facteur majeur expliquant les retards de diagnostic : les comorbidités. On appelle ainsi les autres maladies associées, plus fréquentes avec l’âge, et dont les symptômes vont avoir tendance à masquer ceux d’une allergie sous-jacente. Par exemple, dans le cas d’une allergie donnant des symptômes similaires à ceux d’une sinusite, on donnera en première intention des antibiotiques à un senior, alors que chez un enfant on pensera en premier lieu à explorer une allergie.

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Source : En collaboration avec le Dr Madeleine Epstein, allergologue à Paris, membre du Comité de pilotage de l’Association Asthme & Allergies, http://asthme-allergies.org.