Adultes autistes : un manque honteux de structures !

Des chiffres mal connus, mais démonstratifs !
Entre 2.000 et 3.000 adultes autistes séjourneraient dans des hôpitaux psychiatriques, autant dans des institutions pour handicapés (type Maisons d'Accueil Spécialisées - MAS, foyers de vie ou Centres d'Aide par le Travail – CAT) et près de 3.000 dans des établissements belges. Ainsi, sur les 20.000 autistes adultes, plus de la moitié reste, faute de mieux, dans leur famille. Ce constat est inacceptable !
Un cruel manque de moyens
De façon flagrante, il existe un manque très important de places réservées aux adultes. Selon l'Association Autisme France, depuis le lancement du « Plan autisme » par Simone Veil en 1995, seules 824 places en cinq ans auraient été créées, dont 459 pour les adultes, alors que les besoins se chiffrent en milliers. Non seulement il n'y a pas de place pour tout le monde, mais les centres d'accueil adaptés (très peu nombreux), dont les listes d'attente sont interminables, réservent en priorité leurs places aux patients du département et de plus, certains autres établissements refusent d'ouvrir leurs portes à ces malades en raison de leurs troubles du comportement.
Le centre spécialisé reste la seule solution
Les autistes peuvent présenter des crises de violence ou de panique, souvent impressionnantes, parfois très dangereuses. En raison de leur trouble du comportement social, ils répondent ainsi à leur sentiment de frustration. Pour un professionnel formé à ces malades, il est possible de repérer la crise avant qu'elle n'éclate et de mettre rapidement en place des stratégies de détournement. En revanche, sans compétence particulière, les équipes soignantes ne savent ni anticiper ni calmer les crises.Malgré leur dévouement physique et psychologique, les familles ne peuvent pas s'occuper 24 h sur 24 d'un adulte autiste, ni lui apporter l'aide pédagogique dont il pourrait bénéficier dans un centre spécialisé. De plus, en permanence à domicile, ces malades représentent une charge écrasante, parfois insupportable pour les proches, principalement en raison de souffrances psychologiques extrêmes. « Ils finissent donc souvent par craquer. » Les hôpitaux psychiatriques ne représentent pas non plus une solution car ils ne sont généralement pas adaptés à la prise en charge de l'autisme. Pourtant, plusieurs milliers d'adultes y finissent internés à temps complet faute de mieux !
Souhaitons que le déblocage des 50 millions de francs par an annoncé par le gouvernement pour la période 2001-2003 puisse changer cette triste situation, dont les solutions sont identifiées: création de centres d'accueil spécialisés et formation des équipes soignantes.