4 choses que vous ne savez pas sur la grossesse à 40 ans

Publié par Anne-Sophie Glover-Bondeau
le 23/05/2019
Maj le
4 minutes
pregnant woman holding her bump at home
Istock
Publication validée par Pr Joëlle Belaïsch-Allart
De plus en plus de femmes ont un premier ou un autre enfant à 40 ans ou après. Ces grossesses comportent plus de risques surtout après 43 ans, aussi elles demandent une surveillance accrue.

Plus de risques pour le bébé

"A 40 ans, une grossesse se passe plutôt bien s’il y a une bonne surveillance, mais les choses sont plus compliquées à 43 ans et après 45 ans. Il s’agit de grossesse à très haut risque", introduit le Pr Joëlle Belaïsch-Allart, chef du service de gynécologie obstétrique PMA au Centre Hospitalier des Quatre Villes (Saint Cloud).

Dès 40 ans, la grossesse est plus à risque pour le bébé. "Les risques d’anomalies chromosomiques, trisomie 21, trisomie 18, sont augmentés", précise le Pr Belaïsch-Allart. La fausse couche concerne un tiers des grossesses à 40 ans et la moitié des grossesses à 45 ans.

"Les anomalies liées aux ovocytes, fausses couches et anomalies chromosomiques, sont beaucoup moins importantes lorsqu’il s’agit d’une grossesse avec un don d’ovocyte" explique cependant la spécialiste.

Autres risques pour le bébé lors de grossesses tardives : plus de prématurité, de petit poids de naissance, et, risque moins connu, une augmentation du risque de mort in-utero, surtout à partir de 39 semaines d’aménorrhée (SA).

"Ce dernier risque est significativement augmenté après 45 ans", indique le Pr Joëlle Belaïsch-Allart. "Il s’explique par le fait qu’il y a une mauvaise vascularisation utérine due au vieillissement de l’utérus, mais aussi, car les mères ont plus de risque de développer une pathologie qui peut entraîner une mort in-utero", décrit-elle.

Plus de risques pour la maman

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Plus de risques pour la maman

Qui dit grossesse à 40 ans ou après, dit également plus de risque pour la maman. Le diabète gestationnel augmente avec l’âge, tout comme le risque d’hypertension artérielle et de pré-éclampsie.

Le diabète gestationnel touche 3,5% des mamans de 30-34 ans et 6% des femmes de 40-44 ans. La pré-éclampsie touche 5% des mamans de 30-34 ans et 10% des femmes de 40-44 ans. À partir de 45 ans, le risque de diabète gestationnel est multiplié par 10. "Il y a plus de problèmes, car le muscle utérin est plus vieux, les vaisseaux sanguins également", explique le Pr Joëlle Belaïsch-Allart.

Les femmes dont la grossesse a pour origine un don d’ovocyte présentent un risque encore accru de développer une hypertension artérielle. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser les femmes multipares (ayant déjà eu au moins une grossesse) présentent plus de risques que les primipares de 40 ans d’avoir un diabète gestationnel ou une hypertension artérielle.

"Ces grossesses tardives sont également plus à risques, car la maman a plus de risque d’avoir une pathologie propre comme un diabète ou un fibrome" informe la spécialiste.

A partir de 40 ans, une femme a également plus de risques d’avoir une césarienne pour accoucher.

Une grossesse plus suivie

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Une grossesse plus suivie

Il n’y a pas de recommandation officielle en France sur le suivi des grossesses tardives. Il existe des recommandations américaines et anglo-saxonnes et des recommandations de professionnels, dont celles de l’équipe du Pr Joëlle Belaïsch-Allart.

"Ces grossesses doivent être suivies par un médecin, idéalement celui de la maternité dans laquelle la femme va accoucher. Une maternité de niveau 2 ou 3 est préférable", conseille le Pr Joëlle Belaïsch-Allart.

Le suivi spécifique consiste également en des échographies supplémentaires. "Dans notre équipe, nous en faisons deux en plus des trois classiques, une à 16/17 semaines et une vers 27/28 semaines. Une échographie mensuelle peut se discuter", explique la spécialiste.

"Il est également recommandé d’arrêter les femmes plus tôt pour prévenir le risque d’accouchement prématuré", informe-t-elle. 

Un déclenchement de l’accouchement parfois nécessaire

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Un déclenchement de l’accouchement parfois nécessaire

"Lors d’une grossesse tardive, un dépistage non invasif des anomalies chromosomiques est recommandé en plus du test de dépistage classique. Cette prise de sang consiste à rechercher les cellules fœtales pour pouvoir analyser les chromosomes du bébé", indique le Pr Belaïsch-Allart.

Autres examens recommandés pour les grossesses à 40 ans ou plus : un dépistage systématique du diabète gestationnel et une surveillance de la tension artérielle hebdomadaire.

"Certaines équipes, dont la nôtre, proposent aux futures mamans de 40 ans et plus de déclencher l’accouchement vers 39 SA pour prévenir la mort in-utero qui est plus importante même avec un bon suivi de la grossesse", indique cette spécialiste.

Sources

Merci au Pr Joëlle Belaïsch-Allart, chef du service de gynécologie obstétrique PMA au Centre Hospitalier des Quatre Villes (Saint Cloud)

Grossesse et accouchement après 40 ans, Joëlle Belaïsch-Allart, EMC Gynécologie obstétrique, 2017

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