Don de spermatozoïdes : un don très particulier...

Pour certains couples, la seule chance de mettre en route une grossesse et de donner naissance à un enfant repose sur le don de spermatozoïdes. Or un tel don revêt un caractère très particulier pour un homme... et les donneurs sont actuellement très insuffisants. Il est nécessaire de faciliter le passage de l'information au-delà des tabous et en discrétion.
Sommaire

1) Les besoins en don de spermatozoïde

Le don de spermatozoïdes s'adresse à des couples ne pouvant pas avoir d'enfant parce que l'homme souffre d'infertilité majeure ou à des couples risquant de transmettre une maladie grave à l'enfant (une maladie génétique par exemple).

En 2006, environ 350 hommes se sont présentés pour un don de spermatozoïdes (248 sont allés jusqu'au don), mais il en aurait fallu plus du double pour répondre au besoin (2.837 couples étaient inscrits pour un don, avec des délais d'attente pouvant aller jusqu'à 2 ans selon les centres). La proportion moyenne est d'1 donneur pour 11 couples demandeurs.

En France, plus de 30.000 enfants sont nés grâce au don de spermatozoïdes. En 2006, ce type de don a permis 1.122 naissances.

Dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation (AMP), la technique majoritairement utilisée est l'insémination artificielle, largement devant la fécondation in vitro (FIV) ou l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI).

Comme pour tous les dons issus du corps humain, le don de spermatozoïdes est strictement encadré par la loi de bioéthique du 6 août 2004, permettant de garantir que les spermatozoïdes du donneur seront utilisés uniquement dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation, et pour des couples en âge de procréer (mariés ou prouvant une vie commune depuis au moins deux ans).

2) Le don de spermatozoïdes en pratique

Inciter au don de spermatozoïdes n'est pas facile, c'est un sujet délicat à évoquer. En plus du tabou de la sexualité, il y a la gêne liée au mode de recueil par masturbation dans un cadre médical. Ce n'est pas tout, faire don de ses spermatozoïdes expose le volontaire aux résultats de tests sérologiques, voire génétique et ensuite à un questionnement sur la filiation...

D'un point de vue juridique, le don garantit l'anonymat : donneur et receveur ne pourront jamais connaître leurs identités respectives. On ne peut donc pas donner à un proche. Le don est gratuit, il ne peut donner lieu à une rémunération. Le consentement écrit et libre du donneur est requis.

Le sperme issu de donneurs différents n'est jamais mélangé. Egalement pour des raisons de sécurité, le sperme est immédiatement congelé et n'est utilisé que passé un délai de conservation de 6 mois (temps nécessaire pour détecter d'éventuels marqueurs biologiques d'infection chez le donneur).

Le nombre d'enfants issus d'un don d'un seul et même donneur est limité à 10 (la consanguinité est statistiquement infime).

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Source : Dossier de presse 2008 de l'Agence de la biomédecine, campagne nationale d'information sur le don de spermatozoïdes, novembre 2008.