Sexe oral et cancer de la gorge

Le papillomavirus humain (HPV) est un virus responsable du cancer du col de l'utérus chez la femme. Mais ce virus sexuellement transmissible est aujourd'hui mis en cause dans certains cancers de la sphère ORL.
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Le papillomavirus en cause

Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, le papillomavirus humain, responsable du cancer de l'utérus, pourrait aussi être à l'origine de certains cancers de la gorge, dont la fréquence a considérablement augmenté au cours des trente dernières années. Cette étude vient confirmer une hypothèse déjà émise par différents chercheurs. L'étude montre ainsi que le HPV 16, une des souches du papillomavirus, est présent dans 72% des cancers de la gorge. Contrairement à ce qu'on pensait jusqu'à présent, il pourrait donc exister un facteur de risque encore plus important que le tabac ou l'alcool dans ce type de cancer… Il faut cependant préciser que ces chiffres ne portent que sur les cancers de l'oropharynx (partie du pharynx à l'arrière de la bouche), qui représentent seulement 20% des cancers de la sphère ORL (bouche, pharynx, larynx). Pour ces autres cancers ORL, le tabac et l'alcool demeurent les principaux facteurs de risque.

Sexe oral: un risque accru

Le papillomavirus se transmet principalement par voie sexuelle. Sa présence au niveau de la gorge s'explique par des pratiques sexuelles orales (fellation et cunnilingus). Or, il semble que dans le cas du cancer de la gorge, la contamination par un papillomavirus multiplie par 32 le risque de contracter la maladie. Par ailleurs, toujours selon cette étude, les personnes ayant eu des pratiques sexuelles orales avec plus de 6 partenaires ont 9 fois plus de risque de développer un cancer de la gorge. Le tabagisme, lui, multiplie "seulement" ce risque par 3 et l'alcoolisme par 2,5. Or on le sait, les pratiques sexuelles orales semblent s'être fortement généralisées lors de ces dernières décennies. Ici encore, le seul moyen de prévention reste le préservatif, souvent mis de côté lors des pratiques orales... et qui ne vaut d'ailleurs en pratique que pour les fellations.

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Source : New England Journal of Medicine, 2008.