Diabète et grossesse : 5 fois plus de risques de malformations cardiaques chez le bébé

D’après une étude publiée le 30 novembre 2023 dans la revue scientifique “Nature Cardiovascular Research”, les enfants des femmes diabétique enceintes ont cinq fois plus de risques de naître avec une malformation cardiaque.
© Istock

On le sait : il est encore plus compliqué de supporter une grossesse lorsqu'on est diabétique. Ce que l'on sait moins, c’est que les enfants des femmes diabétiques ont cinq fois plus de risques de naître avec une malformation cardiaque. Bonne nouvelle : des chercheurs de l’organisation de recherche biomédicale britannique Gladstone Institutes en ont découvert la raison. Leur étude a été publiée le 30 novembre 2023 dans la revue scientifique de référence Nature Cardiovascular Research.

Malformations cardiaques congénitales : vers une meilleure compréhension 

Ces scientifiques ont en effet découvert qu’un petit groupe de cellules censées composer une partie de l’aorte et de l’artère pulmonaire présente des niveaux anormaux d’acide lié à l’activité rétinoïque. Cela pousse ces cellules à se comporter comme des cellules d’autres zones du corps. Cette étude pourrait être à l’origine de nouvelles interventions médicales ayant pour but de faire baisser le risque, chez les bébés in utero de femmes diabétiques, de naître avec des malformations cardiaques. Ce travail de recherche ouvre par ailleurs la voie à d’autres études sur les malformations congénitales, mal comprises aujourd’hui.

“Nous savons que de nombreux facteurs environnementaux, dont le diabète maternel, sont associés à des malformations congénitales, mais nous n’avions pas compris comment fonctionnent ces mécanismes, jusqu’à aujourd’hui”, a réagi dans un communiqué de presse le président de Gladstone Institutes et auteur principal de l’étude, Deepak Srivastava. “Ce genre d’étude moderne sur les cellules simples peut révéler ces mécanismes et, au final, nous aider à penser des interventions thérapeutiques pour réduire les risques de malformations congénitales”, poursuit-il.

Déterminer ce qui a causé un cas individuel de malformation cardiaque congénitale est très compliqué

Chez les souris comme chez les embryons humains, des millions de cellules doivent répondre à des signaux chimiques précis, au bon endroit et au bon moment, afin de faire battre le cœur. Si ne serait-ce qu’un petit nombre de cellules embryonnaires ne reçoivent pas les bons signaux moléculaires, le cœur ou les vaisseaux sanguins voisins peuvent mal se développer, ce qui entraîne des malformations cardiaques congénitales. Cependant, en raison du vaste nombre de cellules et de leur complexité, déterminer ce qui s’est mal passé dans un cas individuel de malformation cardiaque congénitale est très difficile.

“Les maladies cardiaques congénitales sont la malformation congénitale la plus fréquente et entraînent des lourdes complications sociales - cela peut être absolument dévastateur pour les parents et pour leur famille”, a réagi de son côté le premier auteur de l’étude, le postdoctorant à l’organisme Gladstone Institutes Tomohiro Nishino. Qui tempère, réaliste : “Néanmoins, si l’on ne comprend pas les causes précises de ces malformations, on ne peut rien faire pour les empêcher.”

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