Publié par Paule Neyrat
le 25/08/2009
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3 minutes

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Les compléments alimentaires font depuis 2006 l'objet d'une réglementation précise. Mais nombre de substances commercialisées comme compléments alimentaires échappent à cette réglementation. Il convient d'être vigilant.

Un marché fructueux

Selon le syndicat de la diététique et des compléments alimentaires, le marché est de plus de 1 milliard d'euros. Il existe actuellement plus de 28 000 compléments alimentaires, sans compter tout ceux vendus sur Internet.

Depuis 2006, ce marché est strictement réglementé. Mais cela n'empêche pas les dérapages. La DGCCRF a noté en 2008 que 12,5 % des compléments alimentaires comportaient des anomalies : allégations mensongères, composition ne correspondant pas à l'étiquetage, etc. 35 % des 500 entreprises qui les fabriquent semblent ne pas être en règle.

Réglementation des compléments alimentaires

Selon les directives successives émises par la Communauté Européenne et dont la dernière date de 2009, les compléments alimentaires sont "des denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés".

Ces directives précisent exactement toutes les formes de présentation : pilules, poudres, gélules, etc.

Elles précisent aussi les nutriments qui entrent dans ces compléments alimentaires, soit les vitamines, les minéraux, des " substances à but nutritionnel ou physiologique " et des " plantes ou préparations de plantes ". Des listes des différents nutriments, des substances et des plantes sont détaillées.

La dénomination "complément alimentaire" et un certain nombre d'informations sont obligatoires sur les emballages. Le mode d'emploi du complément alimentaire doit être clairement indiqué, ainsi que toutes les substances le composant.

Les précautions à prendre pour la consommation de ce complément alimentaire doivent aussi être précisées : ne pas les substituer à une alimentation équilibrée et variée, les tenir hors de portée des enfants.

Enfin, chaque complément alimentaire doit être enregistré auprès de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, du commerce et des fraudes).

Si des ingrédients non autorisés en France ou dans un autre État membre de l'Union européenne sont utilisés, la DGCCRF demandera une évaluation préalable par l'Agence francaise de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), afin de garantir la sécurité du consommateur.

Enfin, l'étiquetage et la publicité des compléments alimentaires ne doivent pas leur attribuer des " propriétés de prévention, de traitement ou de guérison d'une maladie ".

Les compléments alimentaires hors législation

Ils sont innombrables et commercialisés sur Internet et généralement fabriqués hors de l'Union Européenne. La plupart de ces compléments alimentaires échappent complètement à la législation.

Leurs promesses sont multiples. Elles vont de l'amaigrissement à la lutte contre la calvitie, le vieillissement, l'impuissance, la fatigue, etc.

Certains de ces compléments alimentaires sont de pures escroqueries. D'autres sont carrément dangereux, contenant des substances interdites en France. On note régulièrement des accidents de santé graves, parfois mortels après l'absorption inconsidérée de certains de ces compléments alimentaires.

Les compléments alimentaires : précautions à prendre

Nombre de médecins remettent régulièrement en cause l'utilité des compléments alimentaires. C'est un vaste débat !

Il faut néanmoins toujours respecter les doses indiquées et ne pas absorber de compléments alimentaires qui ont des effets similaires afin d'éviter les risques de surconsommation.

Aucun complément alimentaire n'est miraculeux : il faut donc se méfier des promesses de ceux qui sont vendus sur Internet. Il n'existe pas de substance qui fasse maigrir miraculeusement sans danger, qui gomme les années, qui ressuscite la virilité.

La prudence la plus élémentaire implique de vérifier, en faisant les recherches nécessaires, que le complément alimentaire ne contient pas de substances interdites en Europe et en France (où la législation est encore plus sévère).

Enfin, il ne faut jamais acheter un complément alimentaire dont la notice n'est pas en francais ou en anglais si l'on est parfaitement bilingue.