Utiliser le microbiote intestinal pour booster les chimiothérapies

Des chercheurs français ont identifié deux bactéries présentes naturellement dans nos intestins (composant notre flore intestinale, microbiote) capables d’améliorer l’efficacité de certaines chimiothérapies (par cyclophosphamide) prescrites dans le traitement des cancers.
© Istock,stockphoto

La flore intestinale module les chimiothérapies

Conjointement, ces deux bactéries de la flore intestinale, dénommées E. hirae et B. intestinihominis, potentialisentles effets thérapeutiques anticancéreux du cyclophosphamide, une chimiothérapie utilisée dans le traitement de nombreux cancers. Pour les chercheurs http://presse.inserm.fr/le-microbiote-intestinal-a-la-rescousse-des-chimiotherapies/25345/, ce phénomène est lié au fait que « la chimiothérapie entraine des effets secondaires parmi lesquels une plus forte porosité de la barrière intestinale et, par voie de conséquence, le passage des bactéries constitutives du microbiote dans la circulation sanguine ; pour lutter contre ce passage anormal des bactéries dans la circulation, une réponse immunitaire se déclenche ». Or cette réponse contribue à la destruction des cellules, renforçant indirectement l’effet du traitement par cyclophosphamide.

Le microbiote intestinal à la rescousse de la chimiothérapie

Ces résultats permettent d’envisager « la mise en place d’une supplémentation de certaines bactéries du microbiote intestinal qualifiées d’onco-microbiotiques capables de renforcer l’efficacité des anticancéreux ». Mais l’étape ultime serait, après avoir identifié les parties spécifiques des bactéries responsables du renforcement des effets du cyclophosphamide, de mettre au point des médicaments dérivés de ces bactéries de la flore intestinale, coadministrables avec les chimiothérapies.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Romain Daillière et coll., Enterococcus hirae and Barnesiella intestinihominis Facilitate Cyclophosphamide-Induced Therapeutic Immunomodulatory Effects,  Immunity, 2016, DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.immuni.2016.09.009, http://www.cell.com/immunity/fulltext/S1074-7613%2816%2930378-8.