Une étude confirme qu’il n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles

De nombreuses femmes pensent qu’il est normal que les règles soient douloureuses. Mais c’est à tort. Peu d’entre elles consultent pour des douleurs liées aux menstruations ou d’autres symptômes liés comme le révélait une étude publiée en 2019 dans la National Library of Medicine. Neuf raisons de ne pas consulter en cas de dysménorrhée (douleurs qui précèdent ou suivent les règles) ont ainsi été révélées dont la supposition que les symptômes sont normaux. Les femmes ont également reconnu préférer gérer elles-mêmes les symptômes, avoir des ressources limitées, penser que les prestataires n'offriraient pas d'aide, ne pas connaître les options de traitement, considérer les symptômes comme tolérables, se méfier des traitements disponibles, se sentir gênées ou avoir peur de se faire soigner.
Maladies gynécologiques : un sujet qui sort de l’ombre
Malgré certaines idées reçues persistantes, la parole autour des pathologies gynécologiques se libère comme le confirme l’Inserm dans son étude récemment publiée sur le sujet : « La visibilité nouvelle donnée à l’endométriose a notamment permis de positionner le sujet des maladies gynécologiques, et plus spécifiquement des douleurs de règles, dans le débat public. Sur les réseaux sociaux, les comptes dédiés aux problématiques gynécologiques se multiplient, on parle de règles sans tabou, et des termes comme « syndrome prémenstruel », « trouble dysphorique prémenstruel » ou « dysménorrhée » commencent à émerger dans les discussions. »
Afin de contribuer à la libération de la parole autour du sujet des règles et de remettre en confiance les femmes qui hésitent à consulter, l’Inserm publie une étude qui apporte des réponses sur les douleurs liées aux règles.
90 % des femmes réglées souffrent de dysménorrhée
Une large étude impliquant des scientifiques de l’Inserm a été menée auprès de la cohorte Constances qui comprend 21 287 femmes âgées de 18 à 49 ans ayant répondu à des questionnaires de santé, et notamment à des questions sur d’éventuelles dysménorrhées, dyspareunies (douleurs pendant et après les rapports sexuels) et douleurs pelviennes non liées aux règles.
Sans grande surprise, les douleurs liées aux règles seraient très fréquentes dans la population française. « Environ 90 % des femmes réglées de 18 à 49 ans présentent une dysménorrhée cotée de 1 à 10 (sur une échelle où 0 correspond à aucune douleur et 10 à une douleur maximale insupportable). Parmi elles, 40 % vont présenter une dysménorrhée modérée à sévère avec une douleur comprise entre 4 et 10 », révèle l’étude.
Douleurs liées aux règles : quelles sont les origines possibles ?
L’étude suggère que plusieurs causes peuvent être à l’origine de douleurs liées aux règles, à commencer par l’endométriose qui concerne 1 femme sur 10. « Les formes symptomatiques pourraient donc expliquer une partie des cas, mais ne peuvent seules être mises en cause dans la prévalence élevée des douleurs menstruelles. D’autres facteurs ont parfois été avancés comme des malformations utérines, des maladies inflammatoires du bas ventre… », ont précisé les chercheurs.
Mais selon l’équipe, les douleurs liées aux règles ne sont pas forcément associées à une pathologie sous-jacente : « Au moment des règles, l’utérus produit des substances inflammatoires nommées prostaglandines, provoquant des contractions musculaires pouvant être douloureuses, sans qu’une maladie particulière ne soit responsable. »
Certaines études citées par l’Inserm ont suggéré que les antécédents familiaux de dysménorrhée pourraient augmenter fortement le risque pour une femme de souffrir à son tour de ces douleurs.