Tourner la page du tabac avec la cigarette électronique

Le succès de la cigarette électronique est important en France : déjà 1,5 million de vapoteurs, les ventes de tabac qui ont baissé de 9 % depuis le début de l’année, comment expliquez-vous le succès de ce dispositif ?

C’est que depuis deux ans, les cigarettes électroniques sont très au point et satisfont les fumeurs qui les essayent.

Elles leur procurent un plaisir similaire à celui du tabac et sont capables de leur délivrer les doses de nicotine dont ils ont besoin. Pour une grande partie d’entre eux, l’essai sera tellement concluant qu’ils vont naturellement tourner la page du tabac.

#E#Cette réussite est d’autant plus appréciable que 70 % des fumeurs ont envie d’arrêter de fumer, et qu’ils ont souvent tout essayé au préalable (substituts nicotiniques, acupuncture, hypnose, méthode Allen Carr, etc.)#/E#;

Finalement, le plus important pour un fumeur, c’est de se décider à se mettre à la cigarette électronique ?

Oui, mais beaucoup ne le font pas, car ils doutent de l’innocuité de la cigarette électronique.

La première partie de ma méthode consiste donc à bien expliquer ce qu’est la cigarette électronique et son absence significative de danger pour un fumeur. Le plus important est de bien comprendre qu’avec la cigarette électronique, il n’y a plus de tabac ni de combustion du tabac.

Or c’est la combustion du tabac qui produit les trois grands poisons de la cigarette conventionnelle :

• les goudrons et les particules fines, responsables des cancers et des bronchites chroniques,

• le monoxyde de carbone qui prend la place de l’oxygène sur les globules rouges et est responsable de l’aggravation de toutes les maladies contractées par les fumeurs, mais aussi des atteintes vasculaires (infarctus du myocarde, attaque cérébrale, dysfonction érectile, artérite des membres inférieurs).

Mais il reste de la nicotine, qui est addictive…

Il reste surtout des idées fausses, notamment sur la dangerosité de la nicotine.

Avec l’important recul que nous avons, nous savons que la nicotine seule, comme c’est le cas dans les substituts de nicotine et la cigarette électronique, est sans danger pour la santé des fumeurs : elle ne provoque par exemple, ni cancer, ni infarctus ou attaque cérébrale.

Or les gens ont peur de la nicotine, ce qui explique bien des échecs des tentatives de sevrage avec les substituts nicotiniques. Il ne faut donc pas qu’ils commencent à vapoter avec de telles idées fausses. Quant à la dépendance à la nicotine, elle semble moins forte avec la cigarette électronique, car les vapoteurs diminuent spontanément leurs doses après un mois et que beaucoup d’entre eux vont arrêter totalement de vapoter à un an.

Existe-t-il d’autres pièges qui attendent l’apprenti vapoteur ?

Oui, il en existe un certain nombre et je n’en citerai que deux.

Le premier est de se placer dans une logique de sevrage, et de vouloir à tout prix arrêter de fumer le jour où on commence à vapoter. Autrement dit, on recommence l’erreur la plus courante réalisée avec les substituts nicotiniques. C’est bien connu, dès qu’un fumeur doit arrêter le tabac un jour J, il est malade et tout va mal. Ce ne sont pas de bonnes conditions pour essayer une nouvelle solution comme la cigarette électronique. Il vaut donc mieux commencer de vapoter sans arrêter de fumer. Et si tout se passe bien, l’envie de fumer va diminuer spontanément, voire disparaître. Cette efficacité de la cigarette électronique est une véritable découverte pour le vapoteur débutant.

Le deuxième piège est d’acheter un mauvais dispositif, ou bien un dispositif pas adapté à son cas, et de vivre une mauvaise expérience de vapotage. Cette mauvaise expérience sera évidemment source d’échec.

Finalement que conseillez-vous aux fumeurs désireux de se lancer dans la cigarette électronique ?

De prendre le temps de bien s’informer. C’est donc pour eux que j’ai écrit mon livre. Outre les pièges dont nous venons de parler, je leur explique comment ne pas se faire influencer par les alarmistes, qui tirent régulièrement sur la cigarette électronique et font douter les vapoteurs ou ceux qui hésitent à s’y mettre.