TOC : les nouveaux traitements

Publié par Dr Catherine Solano
le 31/03/2016
Maj le
3 minutes
la femme avec méfiance regarde de côté
Autre
Les troubles obsessionnels compulsifs sont souvent appelés TOC concernent environ 3 % de la population. Il s’agit de troubles psychiques caractérisés par des pensées envahissantes et pouvant entraîner des actes répétitifs dont le but est de neutraliser l’anxiété. Longtemps difficiles à traiter ils sont de mieux en mieux pris en charge grâce à de nouvelles méthodes de traitement.

Un TOC, c’est quoi ?

Amélie atteinte de TOC doit se laver les mains au moins 60 fois par jour ; Charles, quand il part de chez lui revient au moins 10 fois vérifier qu’il a bien fermé le gaz ; Joël ne peut pas se peigner sans compter ses coups de peigne qui doivent exactement être égaux à 200… Ils souffrent tous de TOC. L’anxiété importante est atténuée par le rituel, et même si la personne, loin d’être folle, sait que cela ne sert à rien, elle ne parvient pas à empêcher ces pensées envahissantes…

Les TOC, des troubles psychiques et chimiques

Si les TOC se manifestent sur le psychisme, ils sont dus à des anomalies de circuits neurologiques dans le cerveau. On ne connaît peut-être pas encore complètement l’origine de ces troubles. Ils sont sans doute en partie génétiques (si vous avez un parent atteint de TOC, vous avez davantage de risque de l’être aussi), en partie liés à des infections à streptocoque pouvant altérer certaines zones du cerveau, en partie liés à l’histoire de chacun (traumatismes), etc.

Les traitements classiques des TOC

Les Troubles Obsessionnels Compulsifs ont longtemps été soignés par psychothérapie. Même si elle est efficace dans certains cas, ce traitement est souvent insuffisant.

Parmi les psychothérapies des TOC, la méthode la plus efficace est la thérapie comportementale et cognitive (TCC).

Les médicaments antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS) sont efficaces contre les TOC pour environ 60% des personnes atteintes. Ces traitements diminuent les pensées envahissantes.

La neurostimulation profonde

Chez les personnes ne connaissant pas d’amélioration avec les traitements de thérapie comportementale ni d’antidépresseurs, une intervention neurochirurgicale peut être envisagée afin de mettre en place une Stimulation Cérébrale Profonde (SCP). Elle consiste à implanter à dans le cerveau des stimulateurs délivrant un courant continu contrôlé, cela grâce à un pace maker situé sous la clavicule. La stimulation est envoyée vers une structure très précise du cerveau (le bras antérieur de la capsule interne et le striatum ventral).

Chez 70 % des personnes traitées, il existe une importante amélioration avec parfois une guérison complète. C’est un excellent résultat, car cela s’adresse à des personnes pour lesquelles on ne disposait pas de traitement jusqu’ici pour leurs TOC. De plus, les résultats semblent stables dans le temps.

Nouveau : la stimulation magnétique transcrânienne

Il s’agit d’une nouvelle méthode encore en cours d’évaluation. Elle consiste à appliquer sur le cerveau, depuis l’extérieur, un champ magnétique ciblant des zones précises impliquées dans la maladie. L’avantage, c’est qu’elle ne nécessite pas d’ouvrir le crâne. Cette méthode est déjà utilisée depuis plus de 10 ans pour traiter certaines dépressions et l’on pense qu’elle sera très intéressante contre les TOC.

La chirurgie aux rayons gamma

Cette technique cible une zone du cerveau concernée par les TOC sans ouvrir la boîte crânienne. Les rayons provoquent une lésion volontaire, ce qui pourrait présenter le risque de laisser des séquelles. L’efficacité oscillerait entre 50 et 67 %. Cette méthode pourrait dans le futur représenter l’alternative en cas d’échec ou d’impossibilité d’avoir recours aux méthodes précédentes.

Sources

Inserm, Troubles Obsessionnels Compulsifs.

http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/troubles-obsessionnels-compulsifs

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