Le tabagisme passif tue, surtout au travail

Une grande étude, portant sur plus de 100.000 personnes, vient de montrer que le tabagisme passif était responsable de cancers du poumon, du larynx, du pharynx, d'emphysèmes et de bronchites chroniques obstructives. Au travail, le risque de décès prématuré est pratiquement doublé.

Le tabagisme passif est très pénible à supporter pour ceux qui en sont victimes. Une étude vient de montrer qu'en plus d'être incommodés, ils étaient ni plus ni moins exposés à mourir prématurément, comme s'ils fumaient eux-mêmes.

Ils sont en effet exposés aux cancers du poumon, du pharynx, de pharynx, à l'emphysème et à la bronchite chronique obstructive. Au travail, le risque de maladie respiratoire est augmenté de 55% et celui de cancer du poumon de 65%. D'une manière générale, ce risque est majeur pour les anciens fumeurs, c'est-à-dire pour ceux qui ont arrêté de fumer depuis plus de dix ans : il est alors multiplié par 2,3 !

Cette étude est d'autant plus importante qu'elle a suivi 123.479 personnes exposées au tabagisme passif pendant sept ans (Etude EPIC : European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Dans une partie de cette étude, chaque cas suivi était comparé à un témoin non exposé au tabagisme passif. Les chiffres étaient alors encore plus impressionnants, les non-fumeurs, n'ayant jamais fumé, voyant leurs risques augmenter de plus de 40%.

Appliquer la loi Evin au travail

Cette étude est fondamentale car elle devrait enfin mettre un terme au débat sur la dangerosité du tabagisme passif. Elle devrait aussi donner des arguments à ceux qui se battent, notamment comme représentants du personnel dans les entreprises, pour que leurs établissements soient totalement non-fumeur. Il faut à ce propos rappeler qu'en cas de pathologie contactée au travail, c'est l'employeur qui est directement et personnellement responsable. Il est donc important de lui montrer les cas de tabagisme passif subis dans son établissement.

L'application de la loi Evin est plus que jamais d'actualité. Il faut aussi s'intéresser aux expériences de plus en plus nombreuses, limitant l'usage du tabac, que ce soit dans les pubs irlandais (qui sont toujours aussi pleins), que dans les TGV ou les vols aériens (tout aussi fréquentés). Une grande majorité des fumeurs voulant arrêter de fumer, il est possible qu'en leur interdisant de fumer dans tout lieu public, ils soient les premiers bénéficiaires d'une mesure qu'ils n'arrivent pas à s'appliquer à eux-mêmes.

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Source : Vineis P. et al., Environnemental tobacco smoke and risk of respiratory cancer and chronic obstructive pulmonary disease in former smokers and never smokers in the EPIC prospective study. BMJ, doi :10.1136/bmj.38327.648472.82 (published 1 February 2005).