Suffocation, étouffement : quels sont les bons gestes d’urgence ?

Observez bien la situation : l’obstruction des voies respiratoires est-elle totale ou partielle ?

Observez la situation

• La personne respire, mais mal.

• Sa respiration est sifflante.

• Elle fait des efforts pour tousser.

Comment réagir face à une obstruction partielle ?

L’obstruction est partielle. Vous ne devez pas intervenir, au risque d’aggraver la situation vers une obstruction totale des voies respiratoires.

En revanche, demandez-lui de tousser car la toux suffit le plus souvent à expulser le corps étranger.

Contactez le centre 15 pour obtenir un avis médical.

Observez la situation

• La personne est incapable de parler.

• Elle est incapable de respirer : elle manque d’air et porte les mains à sa gorge.

• Vous ne percevez pas le bruit de sa respiration.

• La victime est incapable de tousser.

• Son visage devient pâle et ses lèvres bleues.

Comment réagir face à une obstruction totale ?

Si c’est le cas, il s’agit d’une obstruction totale des voies respiratoires. La personne s’étouffe, elle risque de perdre rapidement connaissance et de mourir asphyxiée.

Il faut agir en extrême urgence, selon la technique des 5 claques dans le dos ou la manœuvre de Heimlich, toutes deux décrites ci-dessous.

La technique des 5 claques dans le dos

• Placez-vous sur le côté et légèrement en arrière de la victime.

• Soutenez son thorax avec une main et penchez la victime en avant.

• Avec le plat de l’autre main, donnez-lui 5 claques vigoureuses dans le dos entre les deux omoplates.

• Stoppez les tapes dans le dos dès la désobstruction.
• S’il s’agit d’un enfant, les mêmes techniques que pour l’adulte sont à mettre en œuvre, mais avec davantage de précaution.

La manœuvre de Heimlich

Si les 5 claques se sont révélées inefficaces, des compressions abdominales doivent être effectuées selon la manœuvre de Heimlich

• Placez-vous derrière la victime, contre son dos.

• Passez vos bras sous les siens, de part et d’autre de la partie supérieure de son abdomen et dites-lui de se pencher.

• Placez un poing fermé, dos de la main vers le haut, sur la partie supérieure de l’abdomen, au creux de l’estomac, en dessous du sternum.

• Placez l’autre main sur la première, les avant-bras n’appuyant pas sur les côtes.

• Tirez franchement en exerçant une pression vers l’arrière et vers le haut.

• Répétez la manœuvre jusqu’à 5 fois si le corps étranger n’est pas délogé.

• Pensez-y : s’il n’est pas rejeté, il peut être resté dans la bouche de la victime. Dans ce cas, vous devez le rechercher et le retirer prudemment avec les doigts.

• Contactez immédiatement le 15.

Si la victime perd connaissance

Pratiquer une réanimation cardio-pulmonaire

(gestes de premier secours en cas d'arrêt cardiaque).

Si la victime est un nourrisson

Les gestes à entreprendre diffèrent s’il s’agit d’un enfant de moins d’un an.

Donnez 5 tapes dans le dos :

• Couchez le nourrisson à califourchon sur votre avant-bras, la tête plus bas que le thorax. Maintenez-lui la tête avec deux doigts écartés (un sur chaque joue).

• Donnez-lui 5 tapes sèches dans le dos entre les deux omoplates, avec le plat de la main.

• Retirez délicatement le corps étranger visible dans la bouche.

• Assurez-vous que le nourrisson respire.

Si les tapes ont été inefficaces, effectuez 5 compressions sur la poitrine :

• Retournez le nourrisson sur le dos et allongez-le sur votre avant-bras, tête vers le bas, le reste du corps reposant sur votre cuisse.

• Effectuez 5 compressions sur le thorax avec 2 doigts : appuyez au milieu de la poitrine, sur le sternum (au niveau de la ligne fictive reliant les deux mamelons).

• Vérifiez si le corps étranger apparaît dans la bouche.

Si le nourrisson ne respire toujours pas, mais qu’il reste conscient :

• Recommencez en alternant claques dans le dos et compressions de la poitrine.

• Continuez jusqu’à obtenir une désobstruction des voies respiratoires et la reprise d’une respiration spontanée.

Si le nourrisson perd connaissance :

Débutez une réanimation cardio-pulmonaire .

Chaque année en France, les accidents domestiques sont à l’origine de 20.000 décès, soit 3 fois plus que les accidents de la route.

11 millions de personnes sont victimes chaque année d’un accident domestique ou de loisirs, soit 30.000 par jour...

Face à cette ampleur, les accidents domestiques pourraient être désignés Grande cause nationale dans les années à venir.