Roland-Garros : les médecins sont aussi côté tribunes

Jusqu'au 11 juin, les professionnels de santé ne se cantonneront pas au côté court de Roland-Garros. Si médecins et kinés sont aux petits soins des quelque 700 participants du tournoi, urgentistes et infirmières veillent, eux, du côté des tribunes. Certes, cette année, le coup de chaleur ne fera pas beaucoup de victimes. Mais les émotions et les coeurs fragiles peuvent néanmoins importuner certains spectateurs.

Côté courts

Les médecins et kinésithérapeutes dispensent les soins spécifiques et adaptés aux risques auxquels les sportifs sont exposés mais ils font également de la prévention. Cette année, le centre médical de Roland-Garros propose aux joueurs la possibilité de passer un bilan cardiovasculaire complet. On ne parle pas ouvertement de morts subites malgré les évènements récents survenus sur les terrains de foot, mais on y pense et on souhaite prévenir ce risque. Même sur le terrain, une ligne directe a été reliée au poste médical pour, si nécessaire, alerter immédiatement l'urgentiste réanimateur en poste. L'arbitre sur sa chaise a également pour consigne de donner l'alerte rouge dès qu'un joueur reste inerte plus de cinq secondes (contre quinze l'an dernier). Autre nouveauté, l'organisation d'une journée dermatologie. En effet, la saison, la proximité du bois de Boulogne et la pollution générée par la proximité du périphérique favorisent les pathologies dermatologiques, comme les allergies, les dermatoses et les mycoses. L'activité en traumatologie est toujours aussi importante. Les lésions les plus fréquentes se retrouvent au niveau des membres inférieurs, supérieurs et du rachis, affectant les tendons, les muscles et les articulations.

Côté tribunes

L'équipe de la sécurité urgentiste n'est pas en reste. Si 35.000 personnes déambulent chaque jour dans les tribunes de Roland-Garros, entre 2.700 et 3.000 spectateurs sont pris en charge lors de chaque tournoi. L'équipe est constituée de 7 médecins urgentistes et de 11 infirmières qui se relaient de 8 heures du matin à 10 heures du soir pour effectuer une centaine d'actes quotidiens dans des conditions de stress important. Les accidents sont généralement dus à la chaleur et aux insectes, mais ils sont aussi par exemple de nature cardiovasculaire et nécessitent alors des délais d'intervention très courts, des moyens de réanimation et d'évacuation en urgence vers les services spécialisés. La météo est surveillée de très près car dès la barrière des 35° franchie, les spectateurs tombent facilement d'un coup de chaleur.Et quand les spectateurs prennent le chemin du retour, les kinés voient encore défiler les sportifs jusque tard dans la nuit pour une séance de récupération, sans oublier les soins spécifiques après les traumatismes et les lésions (ampoules, élongations…). Pour eux aussi, la pression tombera le 12 juin, en même temps que l'épuisement…

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Source : Le Quotidien du médecin, 24 mai 2006.