Peut-on faire confiance à l'éthylotest ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 13/02/2006
Maj le
3 minutes
examen respiratoire
Istock
La façon la plus sûre de ne pas risquer sa vie et celles des autres est de s'abstenir totalement de boire de l'alcool si l'on doit ensuite prendre le volant. Si beaucoup de Français acceptent aujourd'hui ce choix, nombre d'autres conducteurs restent à convaincre. Dans cet objectif, l'éthylotest peut être un outil pour sensibiliser, encore faut-il qu'il soit fiable…

L’éthylotest est obligatoire dans chaque véhicule

Depuis le 1er juillet 2012, tous les véhicules doivent disposer d’un éthylotest : voitures, camions, motos, tracteurs… Seuls les cyclomoteurs sont exemptés.

À noter que si vous utilisez un éthylotest chimique, il faut au minimum en avoir deux avec soi : si vous soufflez dans l’un, vous pourrez présenter le 2e en bon état à la Police en cas de contrôle, au risque d’être verbalisé d’une amende de 11 euros...

Éthylotest chimique ou électronique ?

Vous pouvez disposer d’un éthylotest chimique ou électronique.

  • Les éthylotests chimiques comportent un réactif qui change de couleur en fonction du taux d'alcool dans l'air expiré.

    Les modèles les plus courants disposent d'un ballon permettant de doser la quantité d'air à faire passer dans le réactif.

    Jetables, ils ne s’utilisent qu’une fois et coûtent en moyenne 1 à 2 euros.

  • Les éthylotests électroniques comportent une sonde sensible au taux d'alcool dans l'air expiré.

    Le résultat est exprimé en milligramme par litre d'air expiré.

    Alors attention, le seuil réglementaire au-delà duquel il est interdit de conduire est fixé à 0,50 g d'alcool dans le sang (ce qui correspond à 0,25 mg d'alcool par litre d'air expiré) ou 0,20 g en cas de permis probatoire depuis le 1er juillet 2015. Réutilisable, un éthylotest électronique coûte entre 100 et 200 euros. L’appareil doit aussi faire l’objet d’un recalibrage tous les ans par le fabricant, prestation facturée quelques dizaines d’euros.

Les éthylotests sont-ils fiables ?

Les éthylotests sont relativement fiables sous réserves de certaines conditions :

  • Que leur date de validité ne soit pas dépassée.
  • Qu’ils ne soient pas frauduleux.

Avec l’obligation de détenir un éthylotest dans chaque véhicule, le marché de l’éthylotest a pris de l'ampleur et les éthylotests non conformes se sont multipliés.

Pour ne pas vous faire berner en achetant un éthylotest défectueux, choisissez-en un qui porte la marque NF, laquelle garantit une certaine fiabilité, car les produits subissent régulièrement des contrôles d'un organisme indépendant…

En revanche, le marquage CE n'apporte aucune garantie.

Vous devez donc vérifier si votre éthylotest est homologué, c’est-à-dire s’il comporte bien le marquage NF (norme française) sur l’emballage et sur le produit.

À savoir : les éthylomètres employés par les forces de l'ordre sont plus fiables que les appareils grand public, ils répondent à une norme différente.

Reste qu’en l’absence de réglementation imposant un minimum de fiabilité aux produits, certains appareils, même NF, peuvent donner des résultats fantaisistes.

A titre d'exemple, après avoir réalisé en 2012 des tests sur neuf éthylotests (chimiques et électroniques), 60 Millions de consommateurs constate qu'un sur deux se révéle défaillant ou signale à tort une alcoolémie inférieure au seuil légal (1). A noter que les résultats des appareils électroniques peuvent varier en fonction des température extrêmes qui règnent dans la boîte à gants.

C’est ainsi que la DGCCRF met garde contre des éthylotests chimiques ou électroniques dangereux et qu’elle a diligenté fin 2012 une opération de contrôle de grande ampleur, ayanté mené au retrait du marché de plus de 400.000 produits non-conformes et dangereux (2).

Depuis, une étude britannique a confirmé le manque de fiabilité des éthylotests, concluant qu’aucun des 3 modèles testés n’atteint une sensibilité de 100%, avec une marge allant de 25 à 95% (3). Or, même avec un taux élevé, c’est insuffisant, puisque qu’une sensibilité de 95 % signifie qu’une personne sur 20 sera faussement rassurée sur son alcoolémie.

On retiendra en pratique qu’il faut résister aux éthylotests fantaisistes et que le plus sûr reste de ne pas boire une goutte d’alcool si l’on doit prendre le volant.

Sources

60 millions de consommateurs, n°402, février 2006.

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