Pesticides : quels résidus dans notre alimentation ?
Des pesticides dans l’alimentation des Français
Selon le rapport annuel sur les pesticides publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en 2013, en France, 53% des fruits et 30% des légumes sont contaminés par des résidus de pesticides. Les limites maximales de résidus autorisées en Europe sont dépassées dans 3,2% des échantillons pour une ou plusieurs substances.
Quels fruits et légumes sont les plus concernés par les résidus de pesticides ?
Tout dépend de ce que l'on prend en compte exactement. D'une manière très générale, les fruits et légumes qui viennent d'Europe portent moins de pesticides que ceux du reste du monde. Par ailleurs, ceux qui sont à l'état brut ont aussi plus de traces de pesticides que les produits déjà travaillés – c'est logique, parce que les manipulations et nettoyages peuvent faire disparaître une partie des résidus.
Si l'on veut citer des aliments en particulier, signalons ceux qui ont le plus tendance à être contaminés par plusieurs pesticides : pamplemousses, oranges, raisin de table, mandarines, mâche, et dans une moindre mesure groseilles, cassis, roquette, fraises, goyaves, framboises, céleri, poires, feuilles de thé, citrons verts et pêches. Précisons que pour tous ces fruits et légumes, on parle de résidus qui ne dépassent pas les quantités considérées comme sans danger pour la santé.
Si l'on s'intéresse aux résidus qui dépassent ces limites, les fruits et légumes exotiques (goyave, papaye, cassave, okra…) sont les plus problématiques : on en compte cinq dans les 10 produits où la quantité limite acceptable de résidus de pesticides est dépassée. Mais on aurait tort de penser que les résidus de pesticides ne concernent pas les produits bien de chez nous : 13,7 % des navets, 8,4 % des céleris raves et 7,9 % du brocoli dépassent les limites. Attention aussi aux herbes : autour de 15 % du basilic et du persil en Europe dépassent les taux admis de pesticides.
Que faire pour éviter les résidus de pesticides?
Les conclusions de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments, qui a effectué le rapport, sont plutôt optimistes : la santé des Européens n'est pas mise en danger par les résidus. Mais que peuvent faire ceux qui ne se satisfont pas de cela et veulent malgré tout diminuer la quantité de pesticides dans leur alimentation ? La seule solution, et elle est imparfaite, est de se tourner vers l'agriculture biologique. Ses produits comportent en règle générale moins de pesticides que ceux qui sont issus de l'agriculture traditionnelle. Mais même dans le bio, on trouvait des résidus de pesticides dans plus de 15 % des fruits et légumes…
Sources
The 2013 European Union report on pesticide residues. EFSA Journal 2015 ;13(3):4038.