Pas de ginseng en début de grossesse

Un composant du ginseng, le ginsenoside, peut provoquer des malformations chez les embryons de rat. En attendant la confirmation de cet effet tératogène chez l'homme, il est conseillé aux femmes enceintes d'éviter ce supplément phytothérapeutique durant les trois premiers mois de grossesse.

Les vertus toniques du ginseng en font une des phytothérapies les plus utilisées dans le monde. Plus de 9% des femmes enceintes rapportent prendre une phytothérapie et en Asie, près de 10% consomment du ginseng pendant leur grossesse. La toxicité potentielle de cette substance ayant été très peu analysée, une équipe de Hong Kong s'est penchée sur la question en testant le ginsenoside, un des principaux composants actifs du ginseng, sur des embryons de rat.

Cette étude révèle un effet tératogène direct pour des concentrations de ginsenoside égales ou supérieures à 30mcg/ml. La croissance et la différenciation des organes des embryons exposés à cette dose de ginsenoside sont affectées. Leur morphologie moyenne est significativement plus faible que celle des rats témoins. Cet effet est d'autant plus marqué que la dose est élevée. Avec une exposition plus importante (50mcg/ml), on observe également un raccourcissement de taille et une baisse du nombre des cellules précurseurs des muscles.

Le ginseng est donc capable d'induire des malformations chez les embryons de rat et il est probable que des concentrations plus basses que 30mcg/ml aient également causés des anomalies moins sévères, non détectées par la méthode d'évaluation.

Certes, ces résultats sont à confirmer chez l'homme, mais en attendant de plus amples informations, il est recommandé aux femmes de rester prudentes en évitant le ginseng durant les trois premiers mois de grossesse. Rappelons également qu'il leur est fortement conseillé de consulter leur médecin avant de prendre tout supplément alimentaire, même phytothérapeutique !

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Source : Human Reproduction, 25 septembre 2003, www.eshre.com.