Ostéoporose : les médicaments préviennent-ils les fractures ?

Ostéoporose : limiter la perte de densité osseuse pour prévenir les fractures

L'ostéoporose touchera environ une femme sur deux au cours de sa vie. Elle est la principale cause de fractures.

Cette maladie diminue la densité osseuse, ce qui rend les os de plus en plus poreux et fragiles. Il est cependant possible de limiter ce mécanisme, de façon à réduire le risque de fracture et de tassement vertébral, cause d'invalidité et de complications diverses.

Outre une alimentation adaptée et une activité physique régulière, la prise en charge inclut généralement une supplémentation en calcium et vitamine D. Chez les personnes qui présentent une perte de densité osseuse importante, un médicament spécifique sera généralement prescrit. Ces médicaments se répartissent en plusieurs classes : les bisphosphonates, les modulateurs sélectifs du récepteur des oestrogènes (SERM), le ranélate de strontium, la calcitonine, la parathormone...

Tous ces traitements ont pour but d'améliorer la densité osseuse et donc de diminuer le risque de fracture.

Mesurer l'évolution de l'ostéoporose

L'absence de fractures et de tassements vertébraux (visibles en mesurant le patient et/ou lors d'une radiographie) constitue le signe principal de l'efficacité du traitement.

L'ostéodensitométrie, examen qui mesure la densité osseuse, donnera également une indication importante sur l'évolution de la maladie. Elle sera en général pratiquée tous les deux ans.

En pratique courante, on n'effectue généralement pas de tests sanguins sur les marqueurs de formation et de résorption de l'os.

L'absence de fractures comme preuve d'efficacité ?

Efficacité du traitement médicamenteux

Un traitement médicamenteux contre l'ostéoporose sera donc jugé efficace s'il permet d'éviter les fractures périphériques (poignet, fémur) et le tassement vertébral. Or certains traitements contre l'ostéoporose posent problème dans ce domaine. Ainsi, la supplémentation en vitamine D par injection d'une forte dose une fois par an ne semble pas efficace - une étude pointe même une augmentation du nombre de fractures chez les personnes traitées.

Quant aux biphosphonates, ils augmentent fortement la probabilité de souffrir d'une fracture atypique du fémur. Comme ils diminuent le risque de fracture du col du fémur, qui sont beaucoup plus fréquentes, ils restent cependant bénéfiques, mais ils demandent un suivi particulier de la part du médecin.

Traitements contre l'ostéoporose : avec précautions

Bien sûr, la survenue d'une fracture chez une personne déjà traitée contre l'ostéoporose conduira toujours le médecin à réévaluer la prise en charge et, notamment, à s'assurer que le traitement est pris dans des conditions optimales.

Un traitement contre l'ostéoporose ne sera en effet efficace que s'il est pris selon les recommandations établies : par exemple, le traitement au biphosphonate est totalement inopérant si l'on ne tient pas compte d'un certain laps de temps entre la prise du médicament et le repas. Comme dans toutes les affections chroniques, le traitement doit aussi être pris avec une grande régularité.

Par ailleurs, il est important de prendre le bon traitement au bon moment. Une femme ménopausée chez qui on a détecté une baisse de la densité osseuse n'aura pas besoin des mêmes médicaments qu'une personne âgée qui a déjà eu une fracture, par exemple.

Les traitements contre l'ostéoporose rendent de grands services, mais ils ne sont pas faciles à choisir et ils demandent de la vigilance de votre part et de celle votre médecin. N'hésitez pas à lui en parler.