Opération chirurgicale : jeûne tabagique impératif !

Chirurgie : 2 millions de malades sont des fumeurs
Avec l'application de la loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, on projette une baisse conséquente du nombre de fumeurs. Mais en attendant, on estime encore à 2 millions le nombre d'opérations chirurgicales réalisées chez des fumeurs. En effet, près de 8 millions de personnes de plus de 15 ans sont anesthésiées chaque année, tandis que le pourcentage de fumeurs dans la population générale était approximativement de 33% chez les hommes et de 27% chez les femmes en 2004.
Le risque opératoire monte en flèche en cas de tabagisme
Les travaux portant sur les risques opératoires engendrés par le tabagisme sont nombreux et les preuves sont aujourd'hui bien documentées. On peut par exemple retenir les principaux faits suivants.Chez les fumeurs :
- Le risque de mortalité est multiplié par 2,56.
- Le risque d'être transfusé double.
- Le risque d'infection augmente de 50%.
- Le risque d'accident coronaire triple.
- Les risques au niveau du site opératoire sont multipliés par 8 : complications infectieuses de la cicatrisation, thromboses vasculaires, absence de consolidation osseuse, etc.
Des complications réversibles à l'arrêt
Bonne nouvelle, ce n'est pas une fatalité : l'arrêt du tabac 6 à 8 semaines avant l'intervention et jusqu'à cicatrisation complète annule l'excès de risques opératoires liés au tabagisme. Même si les preuves sont moins nombreuses, l'arrêt du tabac à une date plus proche de l'intervention s'accompagne aussi de bénéfices, même s'ils sont moindres. Arrêter de fumer avant une intervention chirurgicale doit devenir un réflexe chez les malades et chez les médecins, lesquels ont pour devoir d'informer et d'inciter. Dans la réalité, excepté les anesthésistes, encore peu de médecins et/ou de chirurgiens demandent à leur malade s'il fume, très peu leur demandent d'arrêter plusieurs semaines avant une opération chirurgicale et encore moins leur proposent une aide au sevrage. C'est regrettable. Alors prenez les devant, parlez-en avec votre médecin.