Un nouveau plan national d'alerte sur les antibiotiques

Face à l'augmentation des résistances de certaines bactéries aux traitements antibiotiques, ce plan vise à garantir la qualité des soins apportés à chacun tout en préservant la capacité de la société à se défendre contre les infections bactériennes.
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La France est l'un des plus gros consommateurs d'antibiotiques en Europe. Au début des années 2000, elle comptait ainsi environ 100 millions de prescriptions de ces médicaments par an, parfois effectuées simplement par précaution. Cette tendance, accompagnée - entre autres - de l'utilisation des antibiotiques dans le domaine vétérinaire, a conduit à accélérer le phénomène de sélection naturelle des bactéries les plus résistantes. Le nombre d'infections bactériennes impossibles ou très difficiles à traiter a alors augmenté.

Pour faire face à cette menace, la France a donc mis en place deux plans successifs (2001-2005 et 2007-2010) visant à préserver l'efficacité des antibiotiques. Ils ont abouti à une baisse des prescriptions de ces médicaments de 10 à 15% en hôpital et de 15 à 20% en consultation médicale de ville entre 2000 et 2008.

Nouveaux enjeux, nouveau plan

Cependant, la France reste un grand consommateur d'antibiotiques. Par ailleurs, d'autres enjeux sont apparus. En effet, la circulation des personnes à l'échelle mondiale augmente la circulation des bactéries multirésistantes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM) ont ainsi inclus la résistance bactérienne dans leurs priorités.

Le troisième plan national d'alerte 2011-2016 prévoit donc que la France participe aux actions entreprises par les instances internationales. Il s'agit en effet d'un facteur incontournable de succès des mesures envisagées dans le cadre des axes stratégiques du plan - amélioration de l'efficacité de la prise en charge des patients, préservation de l'efficacité des antibiotiques et promotion de la recherche. Par ailleurs, il envisage de mobiliser l'ensemble des acteurs intervenant dans le cycle de vie des médicaments - la population, les patients et leurs proches, mais également les médecins prescripteurs et ceux qui les conseillent, ou encore les établissements de santé, les laboratoires et les experts. Les agences régionales de santé ont également un rôle important à jouer - relais des actions nationales, contrôle de leur mise en œuvre, mobilisation locale... L'ensemble de la société est donc partie prenante de la mise en œuvre de ce plan, qui aborde de manière globale une menace de santé publique majeure.

Pour plus de renseignements :

www.sante.gouv.fr

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