Mes enfants se battent tout le temps

Ce qui est en jeu
Les rapports fraternels sont le creuset où se forgent les premières images de l'autre sexe et plus avant de l'altérité. Ces rapports contribuent à mettre en place le socle de l'identité.Entre frères et soeurs, les conflits, les disputes représentent ainsi, bien souvent, des stratégies pour s'affirmer, délimiter les contours de sa personnalité, afficher ses différences et dire à l'autre « moi aussi j'existe ! ». Ce premier apprentissage de la vie en société fait partie du parcours logique de l'enfance.
Ce qu'il faut comprendre
S'il est important de ne pas intervenir systématiquement quand les enfants se chamaillent (à eux d'apprendre de temps en temps à résorber leurs conflits), les disputes ne doivent pas pour autant devenir leur seul moyen de communication. Quant aux bagarres physiques, il est capital de les interdire fermement, au nom du respect de l'autre.
Ce que l'on peut faire
Chercher à connaître la raison de la dispute sans chercher à savoir qui est le coupable - car pour chaque enfant, celui qui a tort, c'est forcément l'autre. Leur demander de dire « Pardon » puis les inciter à trouver eux-mêmes un compromis ou une éventuelle issue à leur dispute. Quand les enfants en viennent aux mains, opter plutôt pour des punitions collectives favorisant l'entraide - faire le ménage - et valorisant la solidarité et la coopération. Refuser d'intervenir pour protéger un enfant en particulier sous prétexte qu'il est le plus petit ou le plus faible. Cela risquerait d'enfermer l'un dans le rôle de victime et l'autre dans celui de bourreau.
Exercice pour canaliser leur énergie et détourner leur agressivité
1) Organisez une bataille de « chatouilles ».2) Délimitez avec eux les règles du jeu ; tour à tour, l'un chatouille, l'autre se laisse chatouiller et le premier qui rira aura perdu.3) Déterminez avec eux les règles de sécurité à respecter - pas de tapes, pas de « tirages » de cheveux, etc.
Il rigole quand je gronde sa soeur
La relation entre frères et soeurs, explique le pédopsychiatre Frédéric Streller, est une « relation passionnelle » faite « d'amour et parfois de sadisme ». Rigoler quand maman gronde son frère ou sa soeur, c'est se réjouir d'un éventuel état de toute-puissance - si maman le/la gronde, c'est que momentanément elle ne l'aime plus, et que cet amour perdu me revient entièrement : j'en dispose pour moi tout seul tant mieux ! « Seulement, continue l'expert, bien qu'elles soient naturelles, il est important que les parents refrènent ce type de pulsions avec fermeté (« je n'accepte pas un seul instant que tu ries, parce que la situation n'est pas du tout drôle ! ») et clarté (« si tu recommences, je te punis toi aussi »).