Ménopause précoce : ce trouble peut favoriser les risques

Phénomène normal et physiologique, la ménopause, qui n’est bien souvent pas bien reçue par les femmes, se caractérise par l’arrêt du cycle ovarien, et donc des règles.
Les symptômes d’une ménopause précoce peuvent être pluriels et dépendre de chaque femme. Hormis l’absence de règles, lors d’une ménopause précoce, les femmes peuvent ressentir tous les symptômes de la ménopause, à savoir, des bouffées de chaleur, des troubles du sommeil ou encore une irritabilité. Par ailleurs, certaines peuvent souffrir d’infertilité, bien que cela ne soit pas le cas de toutes.
Ménopause précoce : quelles sont les causes possibles ?
La ménopause précoce concerne, en France, une femme sur cent avant 40 ans.
Dans plus de 80 % des cas, nous ignorons les causes de la ménopause précoce. Un bilan endocrinien et génétique est nécessaire afin de déterminer une éventuelle cause.
Toutefois, on sait, par exemple, que les femmes ayant eu un cancer du sein et ayant été traitées par chimio ou radiothérapie, sont à risque de développer une ménopause précoce. La fonction ovarienne pouvant être altérée.
Des facteurs génétiques peuvent également influer sur l’apparition d’une ménopause précoce.
Il convient de noter, selon le CHUV de Lausanne (Suisse), que l’insuffisance ovarienne précoce est souvent associée à d’autres pathologies endocrines auto-immunes comme la maladie de Basedow, le diabète de type I, la thyroïdite d'Hashimoto, la maladie d'Addison, le lupus érythémateux disséminé, la polyarthrite rhumatoïde, la myasthénie ou encore la maladie de Crohn.
Une étude réalisée sur 3 600 femmes
Des chercheurs de l’Institut de médecine environnementale de l’Institut Karolinska de Stockholm, en Suède viennent de faire une découverte qui pourrait préciser les causes de la ménopause précoce chez certaines femmes. Celles souffrant de troubles prémenstruels sont plus à risque de développer une ménopause précoce.
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont étudié les données recueillies de 3 635 femmes états-uniennes souffrant d’un syndrome prémenstruel. Pour rappel, le syndrome prémenstruel se caractérise par plusieurs symptômes pouvant être ressentis avant les règles : fatigue, irritabilité, douleurs à la tête, au dos, aux seins, au ventre, ou encore, problèmes digestifs ou dermatologiques.
Syndrome prémenstruel : à l’origine d’une ménopause précoce ?
Les chercheurs ont noté que 1 220 femmes souffraient de troubles prémenstruels et 2 415 ne souffraient pas de ce trouble.
« Nous avons constaté que les femmes souffrant de troubles prémenstruels ont 2,67 fois plus de risques d’avoir une ménopause précoce que les femmes n’en souffrant pas » a expliqué la chercheuse Yihui Yang, autrice principale de l’étude et étudiante en doctorat au Karolinska Institute en Suède.
Des recherches supplémentaires nécessaires
Les chercheurs ont conclu leur étude en déclarant que : « Il n'est pas surprenant que les femmes qui sont hypersensibles aux fluctuations hormonales pendant le cycle menstruel soient également vulnérables aux changements hormonaux autour de la ménopause. Notamment, les bouffées de chaleur prémenstruelles sont le corrélateur le plus fort du VMS (symptômes vasomoteurs lié à la ménopause), suggérant des PMD (trouble prémenstruel), ou bouffées de chaleur prémenstruelles, et les VMS sont des phénotypes similaires, mais se produisent à différents stades de la vie. Cependant, le mécanisme sous-jacent reste inconnu. »
Selon eux, des recherches supplémentaires seront nécessaires : « Compte tenu des liens documentés entre les troubles prémenstruels, la ménopause précoce et les symptômes vasomoteurs, l'hypertension et les maladies cardiométaboliques, des recherches futures sur l'évaluation des risques pour la santé après la ménopause sont justifiées pour ce groupe, même si les troubles prémenstruels se terminent à la ménopause. »